Vidéaste, sculpteur et photographe Pierre Thoretton mobilise différents supports pour capter la réalité.
Dans sa première exposition, Several Days/One Night, présentée à la galerie Franck en 2000, le rouge envahissait tout l’espace, et les photographies aux couleurs flamboyantes étaient presque abstraites et subjectives à cause de la technique du flou.
Aujourd’hui, la nouvelle série de photographies est au contraire présentée avec une grande sobriété. Et les épreuves sont toutes en noir et blanc, disposées quatre par quatre sur tout le périmètre de la galerie, constituant une unité objective.
L’ensemble se présente comme un reportage sur des bribes de la vie quotidienne, intime et publique, prises dans des lieux aussi divers qu’une bibliothèque privée, une cuisine, un bar, etc. Pierre Thoretton capte les regards, « reflets de l’âme », dans des portraits de face ou de profil.
Un homme vu de biais, accoudé à la table, regarde inlassablement son verre dans un bar de campagne, avec tristesse et mélancolie. Le temps est en suspens. Deux hommes regardent vers l’objectif, leurs mains posées sur la Thora. Un couple de personnes âgées, assis dans sa cuisine, attend. Le temps et l’espace sont très fortement présents dans ces photographies qui expriment le cours inexorable du temps qui passe.
Dans deux vues de paysages, les hommes absents n’apparaissent qu’indirectement au travers de leurs réalisations, un champ de peupliers ou un pont.
Enfin une projection de diapositives montre aléatoirement les mêmes photos, mais prises à des points de vue et à des instants différents. Par exemple, l’homme du bar, accoudé devant son verre, est là vu de face. La projection est composée des rushes du reportage, dont les clichés les plus forts sont accrochés au mur.
— Les amis de mes amis — Vidéorama # 1, 2003. Installation : projection de diapositives.
— Sans titre, 2003. Série de photos. Tirage argentique. 65 x 50 cm.