Alors que Pierre Soulages a fêté fin 2019 ses cent ans et que le musée du Louvre lui consacre pour l’occasion une exposition exceptionnelle, le Centre Pompidou revient sur les liens qui l’unissent au grand peintre français. À travers quatorze œuvres réalisées de 1948 à 2002, parmi lesquelles des peintures mais aussi deux brous de noix, une encre sur papier, une eau-forte et une lithographie, des photographies et des documents manuscrits et imprimés, l’exposition « Soulages et le musée national d’art moderne » montre comment, en réinventant le langage de l’abstraction, Pierre Soulages est devenu une figure majeure de la seconde moitié du XXe siècle et du début du XXIe siècle.
Soulages et le musée national d’art moderne, des liens exceptionnels
L’histoire commune de Pierre Soulages et du musée national d’art moderne commence dès 1951 lorsque les collections nationales acquièrent une première œuvre. Le musée national d’art moderne, alors situé au Palais de Tokyo, présente une première exposition personnelle de Pierre Soulages en 1967 puis s’ensuivent trois autres organisées par le Centre Pompidou, en 1979 et e 2009 à Paris et en 2018 à la Fondation Pierre Gianadda.
Couvrant les années de 1948 à 2002, les vingt-cinq œuvres de Pierre Soulages détenues par le Centre Pompidou forment la plus importante collection d’œuvres de l’artiste en France, après celle du musée Soulages à Rodez. Elle a été constituée grâce au don de l’artiste, au legs de son amie Pierrette Bloch et à différentes acquisitions. Surout, elle témoigne de l’exceptionnelle relation que le Centre Pompidou a tissée avec Pierre Soulages au fil du temps, par l’échange et le dialogue.
Pierre Soulages a réinventé le langage de l’abstraction
L’imposante production picturale de Pierre Soulages, qui peint encore aujourd’hui à un rythme soutenu représente plus de mille six cents toiles, auxquelles s’ajoutent des créations dans d’autres médiums, moins nombreuses mais très variées : des peintures sur papier, des gravures, des sérigraphies et des lithographies ; des sculptures en bronze, des goudrons sur verre et des vitraux.
Cet œuvre se place dès la fin de l’année 1946 hors du champ de la figuration, tout en s’éloignant de l’abstraction historique telle que celle de Kasimir Malevitch ou de Piet Mondrian. Le noir, couleur que Pierre Soulages a choisie très jeune, marque son identité artistique. Il se décline selon les outils utilisés en surfaces lisses ou en relief, révélant la lumière de façon inattendue et multiple.