DANSE | SPECTACLE

La Fugue en question…

08 Nov - 08 Nov 2018

Soirée en forme de double articulation, La Fugue en question... réunit cinq danseurs et deux chorégraphes autour d'un thème : la fugue. Avec Fugue, Pierre Rigal oscille entre fuite et cumul. Tandis qu'avec Fuguez maintenant, Béatrice Massin convoque l'art de la fugue baroque.

Avec La Fugue en question… (2018), cinq jeunes danseurs se frottent à deux chorégraphes chevronnés. La Soirée Talents Adami Danse réunit ainsi les chorégraphes Pierre Rigal et Béatrice Massin autour d’un thème : la fugue. Côté danseurs, les deux pièces sont interprétées par Karine Dahouindji, Alizée Duvernois, Marion Jousseaume, Damien Sengulen, Anaïs Vignon. Attachée à encourager concrètement la création, l’Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes) poursuit ainsi depuis vingt-cinq ans une politique de soutien aux artistes. Côté danse, les Talents Adami prennent la forme d’une transmission d’excellence. Comme une troupe junior, les danseurs sélectionnés ont été confiés à des chorégraphes confirmés. Spécialiste de la danse baroque, Béatrice Massin (Cie Fêtes galantes) conjugue ainsi contemporain et langage baroque. Tandis que venu du sport de très haut niveau, Pierre Rigal (Cie Dernière minute) cultive une exigence chorégraphique ouverte à la pluralité des pratiques (athlétisme, rock alternatif, vidéo…).

La Fugue en question… : Pierre Rigal (Fugue) et Béatrice Massin (Fuguez maintenant)

Sans contingence superflue, La Fugue en question… réunit sept acteurs de la danse contemporaine ayant l’exigence en partage. De l’économie mathématique à la danse, en passant par le cinéma et l’athlétisme : le chorégraphe Pierre Rigal creuse le mouvement. Sa pièce, Fugue, explore ainsi les résonances du thème. Du tempus fugit latin à la fugue musicale, qui hésite entre une étymologie de fuite italienne et une étymologie d’ajout [fügen] allemande… Pierre Rigal s’empare du mot pour en dérouler du sens et faire chorégraphie. Sur une musique composée par Gwenaël Drapeau et Julien Lepreux (du groupe de rock alternatif Moon Pallas), la Fugue de Pierre Rigal détourne le paradoxe. First In, First Out [premier arrivé, premier sorti] : le cumul pousse à la fuite. Et la fuite engendre un vide que la nature, par horreur, vient combler. En termes de dynamique de groupe, Fugue de Pierre Rigal joue sur les enchaînements et enchevêtrements.

L’art de la fugue : variations et double ligne de fuite, entre contemporain et baroque

Pour La Fugue en question… Pierre Rigal livre ainsi une pièce ou l’échappée d’un individu hors du groupe engendre des stratégies de reformation, de comblement. Histoire d’une rencontre entre plusieurs individus qui apprennent à faire ensemble, Fugue explore la fabrique du commun. Entre éloge de la fuite et force du collectif. Tandis qu’avec Fuguez maintenant, la chorégraphe Brigitte Massin compose une pièce structurée par le rythme. Avec, pour présence tutélaire, des pièces musicales de Marin Marais, George Frederick Handel et Johann Sebastian Bach. Pour une fugue elle aussi en forme de voyage initiatique, le long des principes d’écriture et de contrepoint. Soient deux approches très différentes, pour une soirée pimentée par le contraste. Avec La Fugue en question…, pas de répit laissé aux cinq danseurs. Et après avoir fait son avant-première au festival Temps d’Aimer 2018, la polyphonie chorégraphique de La Fugue en question… est à retrouver à Chaillot.

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