Envies printanières de changement : le début du mois d’avril, à Paris, est habituellement marqué par une floraison de salons de design et d’art. Avec d’une part la Paris Design Fair — salon de design vintage et contemporain. D’autre part le PAD (Pavillon des Arts et du Design) — qui, depuis sa création parisienne, a également essaimé à Londres et Genève. Et enfin la jeune Art Paris Art Fair, réunissant depuis 2012 des galeries internationales autour de l’art européen. Si le premier salon se déroule à la Porte de Versailles, les deux autres ont respectivement lieu au jardin des Tuileries et au Grand Palais. Situé dans la rue de Rivoli, cette année Le Meurice se joint à l’effervescence ambiante. Hôtel prestigieux, il invite en son sein deux galeries : Gosserez et Maison Parisienne. Pour une exposition en forme de déambulation feutrée, « La Promenade du Collectionneur ».
« La Promenade du Collectionneur » : une prestigieuse déambulation design
Carte blanche confiée à Marie-Bérangère Gosserez et Florence Guillier-Bernard (Maison Parisienne), « La Promenade du Collectionneur » réunit une sélection de pièces singulières. Doyen des palaces parisiens, Le Meurice contemple le jardin des Tuileries depuis 1835. Lieu nimbé d’une aura de témoin historique, depuis 2008 Le Meurice s’investit également dans la promotion de l’art contemporain. Une dynamique qui, avec « La Promenade du Collectionneur », s’aventure du côté du design contemporain (mobilier, objets), à l’aune d’un choix pointu. L’occasion de découvrir ainsi plusieurs pièces raffinées, dans un écrin de luxe absolu. Un parcours menant du hall d’entrée au restaurant Dali, à la galerie Pompadour, pour s’achever dans la galerie Castiglione. Avec notamment des pièces de Valentin Loellmann (tables), Simone Pheulpin (sculptures de tissu), Pierre Renart (bureau, fauteuil) et Lorenz Bäumer (miroir).
Gosserez et Maison Parisienne au Meurice, avec Pierre Renart et Valentin Loellmann
Associant savoir-faire traditionnel du bois et technologies nouvelles, le designer Pierre Renart transforme le bois précieux en circonvolutions. Sobres et ondulantes, ses œuvres mobilisent essences nobles (palissandre de Rio, noyer) et matériaux composites (fibre de carbone, corian). Pour un mobilier aux accents de topologies non-orientables — tel le ruban de Möbius ou la bouteille de Klein. Ondulant, le bureau Wave, en noyer, sculpte ainsi l’espace d’une simple torsion. Tandis que le fauteuil Genèse, en fibre de carbone, arbore une structure en liserés. Comme autant de rubans élégamment assemblés, composant une assise élaborée mais simple. Dans un autre registre, le jeune créateur Valentin Loellmann livre pour sa part un mobilier aux fragiles allures organiques. Pour des pièces élancées, vibrantes, à la beauté aussi magnétique qu’intrigante. Toutes les œuvres exposées au Meurice ont ainsi en commun un fort pouvoir de séduction. Transformant « La promenade du collectionneur » en un moment de flânerie hors du temps.