Pierre Péron, un graphiste moderne

Pierre Péron
Pierre Péron, un graphiste moderne

Si Pierre Péron est reconnu comme peintre, mais aussi comme un brestois fervent admirateur de sa ville et de ses habitants, il est moins connu comme graphiste. Pourtant, depuis son atelier parisien où il travailla très longtemps, il conçut des dessins, des affiches, des gravures et même des lettres en bois taillé qui traduisent la créativité et la singularité de l’artiste.

Ses affiches, très méconnues, sont imprégnées de l’esprit des affichistes les plus novateurs de l’entre-deux-guerres et expriment une liberté de ton et de forme exceptionnelle. Les gravures qu’il réalise pour les artistes du mouvement Seiz Breur qui revendiquent un art moderne inspiré des traditions bretonnes, sont aussi différentes de ses affiches que des gravures de ses amis. Humour et poésie y trouvent une place de choix. Quand il invente des typographies, quand il se fait illustrateur, il ne s’inspire pas moins de son trait souple et alerte. Et quand Hermès lui commande des motifs pour ses célèbres carrés, quand Kelt lui confie la conception de bijoux, c’est avec vigueur qu’il travaille un graphisme inspiré.

Partie 1. L’affichiste moderne
En 1927, Pierre Péron se lance en tant que dessinateur publicitaire à Paris. On retrouve dans ses affiches toutes les caractéristiques du mouvement moderne alors en vigueur : formes géométriques et perspectives affirmées, compositions typographiques audacieuses et teintes dégradées. Ses projets pour des marques et commerces bretons présentés font également part de son attachement pour sa région natale.

Partie 2. L’artiste «Seiz Breur»
Proche de René-Yves Creston, l’artiste rejoint le groupe Seiz Breur en 1935 en réalisant une série de linogravures représentant des saints de Bretagne. En 1937, Pierre Péron prend part à la préparation d’un pavillon de Bretagne à l’occasion de l’Exposition Internationale qui se tient à Paris.

Partie 3. Pierre Péron, l’illustrateur-conteur
Le travail d’illustrateur de Pierre Péron est assez méconnu et d’une grande diversité. Il réalise par exemple plus de 300 réalisations dans le cadre de sa collaboration avec le quotidien régional La Dépêche qui deviendra par la suite Le Télégramme. On y découvre ses dessins humoristiques où il témoigne d’une grande habileté à associer l’image au texte. Il raconte par le dessin. La presse écrite, le théâtre, la poésie, le roman d’expression bretonne s’affirment par de nombreuses publications.

Partie 4. L’art de la lettre chez Pierre Péron
Pierre Péron s’intéresse à la lettre. Dès les années 1930, il applique les innovations visuelles de la nouvelle typographie européenne créant des images modernes. Les centaines de lettrines et titres illustrés qu’il réalise pour Le Télégramme lui permettent d’expérimenter des compositions typographiques innovantes.

Partie 5. L’élégance graphique
Dans ses affiches modernes des années 1930, Pierre Péron synthétise la forme dans un souci d’efficacité visuelle de l’image dans l’espace public. Au fil des années, son langage graphique tend vers une certaine abstraction. L’élégance graphique de Pierre Péron est visible dans les collaborations qu’il mène, d’un côté avec les bijoux Kelt, de l’autre avec Hermès.

Commissaire invité
Fañch Le Henaff, graphiste.

Autour de l’exposition
— Les visites commentées proposent un parcours présentant les principales oeuvres de l’exposition (durée: 1h). Jeudis 9 et 16 juillet à 18h30, jeudis 23 et 30 juillet à 16h30, jeudis 6 et 13 août à 16h30, jeudis 20 et 27 août à 18h30.
— Pendant la durée des expositions, le musée des beaux-arts et le musée de la Marine s’associent pour offrir un tarif réduit aux visiteurs porteurs d’un billet plein tarif ou d’une carte d’adhérent du site partenaire.
— L’art graphique et moderne de Pierre Péron, ouvrage paru aux éditions Locus Solus, disponible au musée.