Première édition d’une triennale hors-norme, Gigantisme – Art & Industrie sera forcément grandiose. Organisée par le pôle Art contemporain de Dunkerque — Frac Grand Large et LAAC —, Gigantisme va rayonner de mai 2019 à janvier 2020. Expositions, projections, performances, installations… Le but est de faire converger les énergies. Avec trois sites principaux à partir desquels se déployer. À savoir le Fonds régional d’art contemporain Grand Large, le Lieu d’Art et d’Action Contemporaine et la friche industrielle la Halle AP2. Côté convergences, Gigantisme mobilisera artistes, designers, ingénieurs et architectes. Car lorsqu’il s’agit de voir grand, les pièces produites sont rarement le fruit d’un travail individuel ; plutôt celui d’une synergie collective. Mise en commun des compétences, le parcours principal de Gigantisme s’articulera en cinq chapitres distribués dans Dunkerque : « Paysage mental », « À l’américaine »,  » Space is a House », « Écrans parallèles », « Points hauts, points bas ».
Gigantisme – Art & Industrie : première édition d’une triennale hors-norme
Avec quelques cent-cinquante créateurs, Gigantisme est un événement d’envergure. Installations monumentales in situ : entre mesure et démesure cette première triennale n’est pas non plus naïve. Elle s’inscrit dans un territoire, avec ses réalités socio-économiques (locales, globales). Explorant les liens entre art et industrie, se posent des questions d’enjeux matériels, financiers et environnementaux. Zone portuaire, avec ses infrastructures massives Dunkerque est l’un des principaux ports industriels français. D’où la pertinence d’initier un dialogue de terrain entre art et industrie. Démarche touchant à l’espace public, Gigantisme englobe art, design, architecture et graphisme. Avec, par exemple, des installations de Tania Mouraud ou Philippe Cazal, dont les œuvres courtisent aussi bien l’immense que le graphisme. Côté design stricto sensu, le Frac Grand Large consacrera trois niveaux au chapitre « Space is a House ». Entre art et marchandise industrielle, le design est presque toujours affaire de compromis.
Focus « Space is a House » au Frac Grand Large : le design en proportions industrielles
Après la Seconde Guerre mondiale, le design devient une priorité domestique. De Prisunic (1931) à Ikea (1943), avoir un intérieur design est à la portée de tous et les pièces sont produites en masse, à l’échelle mondiale — telles les lampes Akari. Cultivant une collection art et design, depuis sa création le Frac Grand Large fait dialoguer les deux. Pour Gigantisme, le chapitre « Space is a House » pourra ainsi se déployer à partir d’une zone de friction : le papier peint. Entre immense peinture et illustration sérielle, la tapisserie cristallise les tensions. Et comme pour la musique d’ascenseur — de Brian Eno à Theodor Adorno — : il n’y a pas de réponse simple. Réunissant des pièces de Shirley Jaffe, Sol LeWitt Gaetano Pesce, Studio 65, Pierre Paulin, Claude Courtecuisse, France Bertin… « Space is a House » décryptera le moment où la maison du village global devient arty, sérielle et colorée.