Pierre Paulin
Pierre Paulin
«Je ne crée pas. Je dessine, je conçois». Pierre Paulin, une inscription, un nom en resonnance. Un siège comme un paysage, un canapé libre et aéré tel une gestuelle. Un luminaire qui sculpte l’espace. Une sculpture qui inverse les volumes de l’environnement. Une ergonomie innovante et intemporelle. Depuis 60 ans, l’aventurier solitaire incarne la figure de la modernité dans le monde du design.
Il fuit les adjectifs «créateur» ou «artiste». Ces mots font leur petite révérence, puis s’éclipsent. Pierre Paulin ne parle pas de lui, il conte l’histoire, il raconte ses réalisations si on le lui demande. Que reste-t-il des adjectifs pompeux? Des ronds dans l’eau. Or, le travail de Pierre Paulin n’est pas une flaque perdue, mais un écho éternel. Paulin le designer dessine une belle histoire d’interaction entre l’objet et son acquéreur.
Dès 1958, Pierre Paulin propose des objets conçus pour être près du corps humain. Des formes circulaires et mélodieuses sur une structure métal, habillée de mousse et couverte de textile extensible. Une idée révolutionnaire. Le début d’une écriture personnelle. Pierre Paulin apporte la liberté. Son mobilier s’étire, se module, se multiplie à l’infini. Pour l’Elysée de Georges Pompidou il réalise une bibliothèque constituée de caissons modulables, des guéridons revêtus de peinture utilisée pour les cabines Apollo, des tables basses lumineuses, des canapés de pétales et autres innovations architecturales. L’assise serait la métaphore de l’être humain. L’humilité de l’homme et son approche professionnelle se confondent. Si j’osais utiliser un adjectif pour le définir, ce serait «élégance». L’élégance du ton juste. (Eko Sato)
Article sur l’exposition
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critique
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