Pierre Huyghe
Pierre Huyghe
Proposant une lecture inédite de l’œuvre de l’artiste, l’exposition présente une cinquantaine des projets de Pierre Huygue, et permet de prendre toute la mesure d’un travail et d’une recherche qui se déploient depuis plus de vingt ans. Elle aspire à rendre sensible la dimension vivante et organique des propositions de l’artiste qui envisagent l’espace d’exposition comme un monde en soi, non orchestré, vivant selon ses propres rythmes.
Pierre Huyghe participa, dès les années quatre-vingt-dix à la redéfinition du statut de l’œuvre et du format d’exposition, les faisant parfois se superposer afin de leur donner tour à tour la forme d’un journal, d’un voyage en Antarctique, ou d’un calendrier annuel en forme de jardin.
Tout en présentant certaines de ses œuvres les plus emblématiques, telles que Blanche Neige Lucie, No Ghost Just a Shell ou Streamside Day, cette exposition explore les récurrences et les bifurcations qui apparaissent dans certaines œuvres et montre comment l’artiste cherche à inventer des «situations live» à travers lesquelles il s’est employé à intensifier la présence la vitalité du réel.
«Ce qui m’intéresse, c’est construire des situations qui ont lieu dans le réel. […] Je me concentre sur quelque chose qui n’est pas joué, mais qui existe en soi. Je cherche non à définir la relation entre les sujets, mais à inventer les conditions qui peuvent déboucher sur la porosité, l’écoulement et l’indéterminé. Ce qui m’intéresse, c’est d’intensifier la présence, de lui trouver sa propre présentation, sa propre apparence et sa vie propre, plutôt que de la soumettre à des modèles préétablis.» Pierre Huyghe
Pierre Huyghe convoque ainsi quelques témoins, dans le musée des Arts et Traditions populaires désaffecté, à découvrir les trois temps de The Host and The Cloud, lors de la fête des morts, la Saint-Valentin ou la fête du travail. Il fait exister des événements tels que des séances d’hypnose, des chorégraphies, des procès, des actes sexuels.
Pour la dOCUMENTA 13, le visiteur découvre accidentellement un site, un écosystème construit dans lequel on trouve un chien à la patte rose, un chêne déraciné de Joseph Beuys, une sculpture figurant une femme nue, allongée, dont la tête est occultée par un essaim d’abeilles.
L’espace d’exposition de la Galerie sud s’ouvre vers l’extérieur en une excroissance, où certaines aux œuvres organiques et climatiques de l’artiste vont exister.
Avec la complicité de l’artiste, cette présentation constitue une étape dans cette œuvre singulière et devient un point de départ vers un site permanent à venir, lieu des enjeux et des obsessions de Pierre Huyghe, attaché à l’idée de construire un monde qui s’auto-génère et varie dans le temps et l’espace, indifférent à notre présence.
Vernissage
Mercredi 25 septembre 2013
critique
Pierre Huyghe