Pierre Even
Pierre Even
Ce travail est né de différents intérêts, apparus progressivement et qui se sont agglomérés au fil du temps. Cette exposition et le livre qui sort simultanément aux éditions Kehrer sont la résultante de cette sédimentation.
D’abord pour la photographie, médium particulier puisque «pré-pensé» par ce qu’il est coutume d’appeler le «réel». Puis, par un champ d’investigation: le «paysage» qui est un des terrains emblématiques de son histoire, entre objectivité et romantisme, distance critique et empathie.
Ensuite pour des lieux entre nature et territoires, produits d’un processus sinueux, qui commence par une enfance dans les années 1970 marquée par une époque politisée et une affection abstraite pour l’histoire de l’Amérique du sud, son esthétique aussi. La découverte plus tard de la photographie américaine et mexicaine à partir des années 1930.
Une forme de littérature réaliste, des lieux et une attirance pour l’Espagne, pour des terres découvertes pendant les vacances, belles, désertes et austères, jouxtant le tourisme obscène, schizophrénie d’une époque, qui a perdu ses repères et qui peut procurer une empathie particulière pour les lieux quelque peu «déshérités».
Les villes contemporaines de plus en plus «fictionnalisées» donnent parfois à la «terre» un sentiment de possibilités, un sentiment d’existence. C’est ce sentiment de possibilités que ce travail explore.