L’exposition « Le regard intérieur » à la galerie lyonnaise Le Réverbère propose de redécouvrir l’œuvre photographique de Pierre de Fenoÿl à travers le regard de son épouse et de sa fille.
L’œuvre de Pierre de Fenoÿl vue par sa femme et sa fille
L’œuvre de Pierre de Fenoÿl, photographe disparu en 1987, fait depuis quelques années l’objet d’une redécouverte grâce à l’exposition « Une géographie imaginaire » au Château de Tours par le jeu de Paume en 2015 et la publication du catalogue, la présence de ses clichés l’année dernière aux Rencontres d’Arles et dans l’exposition « Paysages français – Une aventure photographique 1984-2017 » à la Bibliothèque nationale de France.
Dans la continuité de cette redécouverte, la galerie Le Réverbère consacre une troisième exposition à Pierre de Fenoÿl, qui fut l’un des principaux acteurs de la scène photographique française de la fin des années 1960 à son décès, en optant cette fois pour un angle de lecture original de son œuvre. Carte blanche est en effet laissée à Véronique et Aliette de Fenoÿl, la femme et la fille de Pierre de Fenoÿl, pour nous offrir une autre entrée sur son œuvre.
Pour Pierre de Fenoÿl , « photographier est une expérience sur le regard intérieur »
La démarche photographique de Pierre de Fenoÿl s’est construite en opposition au photojournalisme qui dominait alors et à l’idée qui lui est liée d’une objectivité de la photographie. Pour Pierre de Fenoÿl au contraire, ce qui est photographié renvoie à celui qui photographie et toute photographie est une sorte de fiction qui naît de la rencontre entre l’univers psychique du photographe et le réel. Selon ses propres mots, « photographier est une expérience sur le regard intérieur ».
La vision qu’incarnait Pierre de Fenoÿl du médium photographique, parmi d’autres photographes français des années 1970, liait sa pratique à une recherche sur le paysage et le temps. Chaque prise de vue, qu’il s’agisse d’images de voyages comme USA, en 1978 Lac de Côme, Italie, en 1981, Gizeh, Egypte, en 1984, ou de compositions d’objets comme Paris, en 1982, résulte d’un jeu avec la mémoire du photographe qui, mêle les formes du présent à celles de visions issues du passé ou du rêve.