Communiqué de presse
Pierre Bismuth et Michel Gondry
Pierre Bismuth et Michel Gondry
L’exposition Pierre Bismuth / Michel Gondry (un projet de longue date) met une nouvelle fois en œuvre, cette fois dans le domaine des arts plastiques, les différents principes et éléments qui les rapprochent : un mode créatif marqué par un intérêt pour les domaines scientifiques et la connaissance en général. Un goût pour le jeu, l’expérimentation, la création de dispositifs techniques, les jeux de langages, la pratique musicale et les manipulations diverses. Une des caractéristiques qui les rapproche le plus, est cette capacité à pousser des idées rationnelles au point d’aboutir à des situations absurdes ou d’apparence illogiques et inversement. Ils travaillent dans la lignée directe d’artistes comme Sol Lewitt pour qui les idées irrationnelles doivent êtres menés logiquement jusqu’à leur terme.
La pièce 1.2.3, soleil reprend une technique utilisée à la fois chez Bismuth dans Link (1998) et chez Gondry dans le clip de K. Minogue (2002). Il s’agit d’une caméra tournant sur son axe et filmant à 360 degrés. Contrairement à Link où chaque nouvelle révolution effectuée par la caméra détermine un changement de décor et contrairement au clip de K. Minogue où chaque tour redouble certains éléments de la réalité, ici le principe utilisé fait référence à «Eternal Sunshine» et à l’idée d’effacement de la mémoire. Dans ce projet la camera tournante enregistre, ou plus exactement absorbe, la réalité qu’elle observe. Chaque nouveau tour élimine graduellement des éléments qu’elle est en train de filmer, jusqu’à élimination presque totale du décor. Ce principe rappelle le mythe ancien de la photographie «dérobant l’âme des choses».