L’exposition « Me, myself and F. » à la galerie Tchikebe, à Marseille, présente des œuvres textiles, une peinture murale, des photographies et des sérigraphies de Pierre Bendine-Boucar réunies dans un projet autour de l’individu, la communauté, l’identité.
« Me, myself and F. » : Pierre Bendine-Boucar explore les notions d’identité et d’individu
Les œuvres de l’exposition « Me, myself and F. » résultent de la résidence effectuée par les éditeurs de l’atelier Tchikebe, imprimerie spécialisée dans les tirages d’art, avec l’artiste Pierre Bendine-Boucar. Elles ont pour motifs centraux la cagoule et le tartan, tissu écossais traditionnel qui était utilisé pour identifier chaque grande famille et exprimer leur appartenance à la communauté.
Une peinture murale reprend le motif écossais fait de lignes multicolores s’entrecroisant horizontalement et verticalement en le revisitant sans ménagement, par un traitement gestuel très énergique qui fait fi de la rigueur originelle du tracé du tartan. Les couleurs, choisies dans les tons les plus vifs et acidulés, s’étalent en des traits irréguliers multipliant les raccords et les coulures, conjuguant application à la brosse hétérogène et application à la bombe générant un tracé flou.
« Me, myself and F. » : opposition explosive entre le tartan et la cagoule
Cette peinture murale sert de toile de fond à diverses œuvres fixées sur elle : un alignement de sculptures textiles, des photographies, des dessins et des sérigraphies. Les pièces textiles, des cagoules résultant elles aussi d’un traitement rude et imprécis jouent de l’opposition entre ce symbole ambigu qu’est la cagoule, synonyme de méfait et de dissimulation de l’identité, et le tartan, symbole de l’ordre et de l’affirmation d’une identité.
Les autres documents de diverses natures, des polaroids d’aspect amateur et des dessins transférés au trichlo, révèlent par bribes l’utilisation par l’artiste des cagoules : chaque document, témoin d’événements quotidiens apparemment insignifiants est relié à une des cagoules présentées et montre son activation. Ainsi Pierre Bendine-Boucar souligne-t-il le processus presque rituel par lequel une dimension immatérielle est conférée à l’objet.