Michel Journiac, Rebecca Bournigault, Ida Tursic, Wilfried Mille, France Fiction.
Piège pour un voyeur
«Piège pour un voyeur», n’a pas eu le retentissement qu’elle aurait dû avoir à l’époque dans la presse généraliste ou même «people». C’était tout de même la première fois que l’on montrait le corps d’un homme nu dans une galerie
parisienne !
Les invités, le soir du vernissage, étaient d’ailleurs extrêmement gênés et ils tournèrent pratiquement tous le dos à la cage de néons fluorescents dans laquelle était enfermé le jeune modèle. En fait, c’était le public qui était déshabillé par l’installation…
Bien sûr, personne dans l’assistance ne se risqua à se dévêtir pour relayer le jeune homme encagé. Cependant, à chaque fois que quelqu’un s’approchait de lui pour le regarder de plus près, la lumière violente et acide du néon mettait son visage en pleine lumière.
Avec cette installation-performance dont la signification sado-masochiste n’échappe plus à personne aujourd’hui, Journiac affirmait d’une manière incroyable son homosexualité tout en restant dans l’énoncé le plus générique et le plus universel. La «cage» de Journiac est un peu à l’art corporel ce que la «pissotière» de Duchamp est à l’art conceptuel.