Piège de crystal

«Piège de crystal» nous donne à voir plusieurs dessins au feutres de Benjamin Artola. Benjamin Artola est un virtuose de l’outil feutre. En 2015 il avait réalisé le désormais célèbre clip du morceau Misfits du groupe électro Grand Soleil uniquement avec cet outil. Dans ses clips comme dans ses dessins, Benjamin Artola imagine des univers hypnotiques et délirants. Pour construire ces univers extraordinaires Benjamin Artola utilise des matériaux élémentaires comme les feutres, le scotch ou un simple bout de ruban.

C’est en piochant dans l’imaginaire de son adolescence des années 90 que Benjamin Artola construit ses univers fantasmagoriques. Couleurs acidulés, fluorescentes, ses dessins semblent tout droits sortis des premiers jeux vidéos. Dans ces décors fantasmagoriques Benjamin Artola cherche à créer des rencontres inhabituelles et  n’hésite pas pour cela à mélanger des références évoquant la culture populaire, comme le personnage d’Enzo dans le Grand Bleu joué par Jean Reno qui sort de l’eau en exhibant fièrement son chronomètre, avec des références plus élitistes.

Chez Benjamin Artola les références culturelles sont autant de symboles qu’il transforme en de simples motifs pour expérimenter un vocabulaire esthétique. Tels de petits théâtres, ses dessins sont peuplés d’associations surprenantes dans un univers où le bleu domine. Couleur enveloppante, presque englobante, le bleu se réfère évidemment à l’eau. C’est le bleu des océans que Benjamin Artola décrit dans ses œuvres ainsi que le bleu des éléments cosmiques car ette partie inconnue de notre propre terre n’a pas ou peu été explorée offre un extraordinaire terrain de jeu.

Terreau fertile pour l’imagination débordante de l’artiste le bleu donne naissance à un monde psychédélique peuplé de palmiers, de dauphins, de fusées. Ces rencontres audacieuses provoquent l’humour et l’ironie trahissant l’apparente innocence de ces dessins. Car la menace de quelques ombres inquiétantes gronde dans le ciel lourd et chargé. Au dessus des îles désertes le danger semble guetter. Les paysages fantasmagoriques de Benjamin Artola nous entraînent dans les déambulations prolifiques et capricieuses de son imaginaire, libre vagabondage dans le temps et les espaces, un rêve halluciné.