Michel François
Michel François
Dans un monde apparemment balisé et hierarchisé, mais qui est bien plus chaotique et incontrôlé qu’à l’évidence, le travail foncièrement sculptural de Michel François, à l’inverse manifestement chaotique et subtilement cadré, est un modèle de reconfiguration sensuelle et idéologique de l’immédiat. Son plaisir des formes et des jeux de représentation est fondé sur un certain émerveillement pour les matières, la nature, les situations ou les idées du monde. Malgré la crudité parfois sombre de certaines références, l’artiste travaille finalement sous le signe de la réconciliation de champs parfois éloignés et contradictoires du monde de l’art. Une sculpture très formelle sous-tendue par un ensemble de strates théoriques et idéologiques complexes. La revendication d’un art libéral tout en assumant la part servile du travail. Les questions idéologiques de la modernité ( le quotidien comme matériau, l’art comme cosa mentale, l’universalité des formes, l’abstraction, la sérialité) sans tourner le dos aux grands enjeux de l’art classiques (la perspective, la nature, le travail manuel, la métaphore, l’illusion, le trompe l’oeil). Une attention au monde et à la sphère intime neutralisée par l’élégante distanciation des formes. Une clarté et une simplicité représentatives opposée à l’indétermination des perceptions. Bref, une prise de responsabilité physique et morale des exigences fondamentales de la sculpture, sans céder sur la liberté, le risque et l’incertitude.
Guillaume Désanges
Vernissage
Vendredi 29 juin 2012 Ã 18h30