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Photographies en résidence

18 Mar - 07 Mai 2011
Vernissage le 17 Mar 2011

François Deladerrière, Beatrix von Conta, et Géraldine Lay proposent des regards rigoureux et exigeants sur l'espace qu'ils empoignent et tordent selon leurs propres désirs.

Communiqué de presse
Beatrix von Conta, François Deladerrière, Géraldine Lay
Photographies en résidence

Résidence, “demeure habituelle en quelque ville” nous dit le dictionnaire encyclopédique Quillet. Un photographe en résidence n’échappe pas à la définition, simplement il ne réside pas dans sa demeure habituelle, il est en exil résidentiel. Il se déplace, il se décadre, il accepte de se mettre à l’écart, là où ses habitudes ne sont pas en place, où il peut être en danger. Dans cette proposition il n’est pas en résidence secondaire, la vacance n’est présente que comme errance métaphysique, jamais comme repos.

La photographie est ici l’outil approprié pour enregistrer ces dépôts d’états d’âmes; ce “boîtier de mélancolie”, comme le nomme si justement Denis Roche, est la boîte de Pandore des temps suspendus d’une perception à fleur de peau.

Les photographes sont assignés à résidence, ils sont face à leur enfermement, dans l’obligation de mettre en images leur présence à ces territoires qu’ils n’auraient pas choisis sans une invitation, puisqu’ils n’en n’imaginaient même pas l’existence.

Ils sont face à un aveuglement et doivent échapper à ce que le décor leur propose pour faire leur chemin dans l’interstice des évidences et forcer le réel à quitter ses apparences pour s’emparer du monde et le mettre à la portée du refrain de leur vue. Parce que là réside toute l’affaire, il ne s’agit pas d’illustrer un décor qui de fait est déjà planté, il faut pour chaque photographe capturer le visible pour, à chaque photographie, le faire glisser dans l’univers de sa fiction.

Fiction ne veut pas dire mensonge, pour cette exposition nous sommes même aux antipodes du mensonge, nous sommes devant une exactitude cadrée. Mais tout cadrage arrêté du temps crée de la fiction en surexposant le réel et ses détails. Seule la manière de le faire change et c’est là que l’on peut parler d’écriture particulière.

François Deladerrière, Beatrix von Conta, et Géraldine Lay au cours de chacune de leur résidence ont posé/pausé le trait de leur regard avec rigueur et exigence et nous montrent comment ils empoignent l’espace et le tordent à leur ordre.

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