Vicente de Mello
Photographies 1995-2006
Les trois séries exposées, «Moiré» (1995), «Bestiaire» (1997) et «Galactique» (2000-2006), révèlent une œuvre qui s’articule autour d’une réfléxion sur la nature de l’objet photographique et la possibilité pour le photographe d’inventer une autre réalité. Vicente de Mello photographie de manière a priori figurative des objets très communs mais qui dissociés de leurs contextes troublent le spectateur.
L’artiste utilise plusieurs procédés qui participent de cette confusion des repères : la technique de la “nuit américaine” qu’il emprunte au cinéma et qui donne à ses photographies un noir et blanc très contrasté, le traitement des flous et le cadrage, autant de manipulations qui tirent ses images vers l’abstraction.
Pour «Moiré», les effets d’ombre et de lumière vus au travers d’un tissu transparent créent un dégradé de bandes noires qui, une fois la photo renversée, ondulent tel un paysage au soleil couchant. Dans la série «Bestiaire», la fragmentation et l’inversion du sens des images métamorphosent de simples animaux domestiques en chimères fantastiques.
Avec «Galactique», ce sont des objets manufacturés (lampadaires, lustres, néons) qui sont dépossédés de leurs fonctions.
Ils invitent le regard à découvrir un univers où des points lumineux épars évoquent des galaxies imaginaires.
Décontextualisé, détourné, le réel chez Vicente de Mello est l’expression d’une inquiétude sur le monde, d’un doute perpétuel sur la présence des choses.