Leonor Antunes, Robert Barta, Mladen Bizumic, Jean-Pascal Flavien, Mathew Hale, Timo Nasseri, Vittorio Santoro, Sophie-Thérèse Trenka-Dalton, Wolf von Kries et Saâdane Afif
Phoenix vs Babel
Une proposition de Patrice Joly dans le cadre de la Saison culturelle européenne.
« Phoenix vs Babel » regroupe une dizaine d’artistes berlinois, d’origines diverses. « Phoenix vs Babel » prend acte de la diversité culturelle de la capitale allemande, de ce phénomène exceptionnel qui fait de Berlin une sorte de nouvelle Babylone, où se côtoient les artistes du monde entier dans des conditions rarement apparues dans l’histoire.
A l’inverse du mythe de Babel où les constructeurs de la fameuse tour furent punis pour avoir tenté de se rapprocher de Dieu et surtout de créer les conditions d’une harmonie terrestre, « Phoenix vs Babel » revisite le mythe en s’interrogeant sur les conditions de possibilité d’une telle entente.
Le mythe du Phoenix est un mythe quasiment universel, présent dans la majorité des cultures et des traditions humaines, il représente la part inaltérable de la création et de l’inventivité humaine, au-delà de ses nombreux autres aspects symboliques.
Ici, il agit en contrepoint de son pendant dévastateur, celui de Babel aux conséquences dramatiques pour le développement de l’humanité. Le Phoenix sera ici utilisé dans sa dimension symbolique de renaissance et de persistance d’éléments culturels forts.
Au delà de ces considérations mythiques et symboliques, « Phoenix vs Babel » cherche à faire émerger des stratégies « douces » de résistance à une production standardisée tout en observant les itinéraires des signes et des créations individuelles à travers leurs mutations et leurs diverses apparitions historiques.
Il cherche également à montrer comment des artistes étrangers vivant dans une métropole cosmopolite telle que Berlin ne perdent rien de leur culture d’origine, savent s’en imprégner pour la restituer tout en lui redonnant du sens.
En s’attachant à repérer et à mettre en lumière la rémanence de signes culturels forts, capables de traverser l’histoire et la géographie et de braver les modes artistiques, « Phoenix vs Babel » cherche aussi à savoir comment les pratiques de l’art contemporain – capables de mixer les époques et les genres mais aussi d’isoler des instants – créent de la singularité sans forcément créer de la confusion ou du chaos.
critique
Phoenix vs Babel