Le Musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole (MAMC+) présente « Design et merveilleux ». Sous-titrée ‘De la nature de l’ornement’, l’exposition prolonge « L’ornement est un crime ». Après avoir interrogé l’effacement de l’ornemental dans le design moderne, « Design et merveilleux » explore son retour dans le design contemporain. Ou, pour faire moins caricatural : explore l’inclusion progressive de différentes approches organiques et procédurales dans les productions actuelles. À l’aune de technologies numériques ayant atteint des états de développement permettant de se rapprocher de processus naturels complexes (comme la croissance des plantes, par exemple). Proliférations minérales et cristallines, ramifications végétalisantes, constructions de réseaux, maillages complexes… L’exposition « Design et merveilleux » plonge les publics dans cette zone de cohabitation entre numérique et biologique. Et avec une cinquantaine de designers et une centaine de pièces, l’exposition « Design et merveilleux » propose un parcours thématique en six pôles.
Exposition « Design et merveilleux » : de la nature de l’ornement, ou le design organique
Le premier pôle, ‘La nature comme ornement’, focalise sur le retour des matériaux naturels. Avec le travail d’Andrea Branzi, par exemple, qui en 1985 propose un banc (Animali domestici) conservant au bois une partie de ses formes. Cette première section explore ainsi l’arrivée des processus de croissance naturelle dans le design d’objets. La deuxième section, ‘Fractales’, creuse ce phénomène de prolifération, en plongeant dans un motif organique puissant. Des flocons de neige aux théories du chaos… Les formules mathématiques des fractales permettent de modéliser des processus de croissance presque autonomes. De Neri Oxman à Oki Sato (Nendo), les designers contemporains ne cessent de faire le lien entre biologie et design. Et d’un motif à l’autre, le troisième pôle est celui des ‘Arabesques’. Avec des pièces arborant entrelacs et jeux de courbes… De Fernando et Humberto Campana à François Azambourg, en passant par Joris Laarman.
Un parcours thématique, 50 designers et plus de 100 pièces à la pointe du design
Å’uvres complexes, les pièces exposées dans « Design et merveilleux » posent aussi la question de leur fabrication. La quatrième section, ‘Ornement et numérique ‘, revient ainsi sur l’arrivée des outils de production numériques, au début des années 2000. Impression 3D, conceptions et découpes assistées par ordinateur… Ross Lovegrove, Louise Campbell, Patrick Jourin figurent ainsi parmi les designers impliqués dans cette transformation. Autorisant des formes complexes, précises et intriquées, le design devient une sorte de forêt organique. Laquelle frôle ‘Le merveilleux’, objet de la cinquième partie. Avec des designers comme Tord Boontje ou Marcel Wanders, le design s’offre alors une incursion dans le féerique, le néo-décoratif. Une tendance qui s’affirme dans la dernière section, ‘Évanescence’, dévoilant des pièces aussi sensibles que sensorielles. Avec des designers comme Neri Oxman — du Massachusetts Institute of Technology —, Shiro Kuramata, Alisa Andrasek… Pour une exposition aussi extensive qu’intense.