Philippe Durand
Philippe Durand
Depuis plusieurs années, à travers de multiples expériences, toujours dans l’ordre de la photographie, mais intégrant le sculptural et l’image animée, Philippe Durand questionne le champ photographique.
Privilégiant souvent le voyage et le déplacement, il a réalisé cette nouvelle série dans le cadre d’un séjour récent à Cuba. Loin de tout exotisme, les images produites sont manifestes de ces recherches et se caractérisent par l’absence de sujet.
Deux séries sont présentées. La première, «REJA», signifiant : grille – grillage – séparation… superpose, dès la prise de vue, deux espaces distincts, en premier plan très net et occupant tout le cadre : un grillage, en arrière plan, flou et imprécis, quasi pictural: un paysage.
Le grillage, véritable quadrillage structurel agit en analogie à la trame, au «picture element» (pixel). Encore accentué par le «all over» et par cette superposition du grillage sur le paysage,ainsi, Philippe Durand, questionne, non seulement la nature de l’image photographique mais aussi, la position du spectateur : Quelle place occupons nous ? Sommes nous devant la grille, ou à l’intérieur de la cage? Il nous renvoie à notre libre-arbitre, et à la liberté hypothétique du regardeur devant l’oeuvre. (Robert Desnos: «le cinéma, c’est chausser une paire d’yeux»).
La deuxième série, «Paraciclon», (anti-cyclone) s’attache à repérer et enregistrer les vitrines, fenêtres, vitres, recouvertes de bandes adhésives en croix (destinées à éviter que le verre ne s’éparpille quand vient la saison des tempêtes tropicales). Autant de collages dans l’espace public, véritables marqueurs architecturaux, qui jouent de l’imaginaire du regardeur. La croix comme signe ou focus, mais aussi les reflets dans les vitres qui dissimulent un arrière plan, une vie secrète…
Simultanément à l’exposition de la Galerie, une exposition personnelle de Philippe Durand a lieu au Centre d’art contemporain – Château des Adhémars (Montélimar) du 10 décembre 2005 au 5 mars 2006.