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À mi-chemin

16 Mar - 26 Mai 2019

L’exposition « À mi-chemin » au Musée d’art Hyacinthe Rigaud, à Perpignan, présente des assemblages photographiques de Philippe Domergue qui entremêlent des images de l’exil républicain après la guerre d’Espagne et des images d’exils actuels. Entre photographie, peinture et sculpture, ces œuvres explorent la matérialité de l’image, ses limites et son rôle dans la transmission de la mémoire.

L’exposition « À mi-chemin » au Musée d’art Hyacinthe Rigaud de Perpignan dévoile une création de Philippe Domergue pour le musée : des montages photographiques qui sondent la matérialité et les limites de l’image, ainsi que notre rapport à la mémoire et à l’environnement. Les assemblages réalisés par Philippe Domergue mêlent des clichés de la Retirada, l’exode de Républicains vers la France qui suivit la guerre d’Espagne, dont l’année 2019 marque le 80e anniversaire, et des exils contemporains. En associant ainsi physiquement deux époques différentes, l’artiste met en lumière les répétitions de l’histoire, la récurrence de l’exil et sa dimension mondiale.

« À mi-chemin » : montages photographiques de Philippe Domergue

Les photographies, découpées en morceaux, sont ensuite réassemblées, entremêlées, entrecroisées… comme s’entremêlent les bribes de la mémoire fragmentée des exilés. Ces compositions sont ensuite fixées par marouflage sur divers matériaux (planches de bois, ferraille…) ou objets bruts et hétéroclites (portes, fenêtres, cageots…) trouvés dans la rue, au bord des routes, dans des déchetteries ou des chantiers, autrement dit, dans ces lieux à la marge où sont souvent relégués les migrants.

Philippe Domergue : une pratique critique de la photographie

Les nouveaux assemblages photographiques de Philippe Domergue s’inscrivent dans la continuité de sa pratique critique de l’image et de sa recherche sur le médium photographique. Ce projet s’intéresse en effet au rôle que joue la création photographique dans la transmission de la mémoire et dans sa capacité à la maintenir tangible auprès du public actuel. Il porte aussi un questionnement sur le rôle de l’art dans la perception de l’histoire.

De la Retirada à aujourd’hui : l’exil vu par Philippe Domergue

Les œuvres de Philippe Domergue, hommage à tous les exilés, font aussi écho à celles d’Antoni Clavé, artiste espagnol qui dû fuir Barcelone en 1939. Souvent à mi-chemin entre photographie, peinture et sculpture, les réalisations de Philippe Domergue renvoient métaphoriquement à un autre « à mi-chemin » : celui de l’exilé, entre pays d’origine et destination incertaine, passé tragique et futur espéré, vie et mort.

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