Présentation
Philippe Carpentier
Philippe Carpentier
Abstraction. Le mot redoutable est prononcé; avec sa connotation restrictive qui fige dans une catégorie, de manière tellement injuste. Pourtant, ce terme vient assez vite à l’esprit lorsque l’on cherche à définir l’art de Philippe Carpentier. Il ne saurait malgré tout résister longtemps à l’analyse de sa peinture; on s’aperçoit bien vite qu’il n’y a chez lui nulle volonté de se couper du réel. Au contraire, tout son art et son parcours attestent une sensibilité sans cesse aiguillonnée par le spectacle de la nature.
Paradoxalement, son travail accepte très bien une lecture abstraite; son souci d’aller à l’essentiel, son esprit radical et synthétique en sont probablement la cause. Une abstraction, soit, mais un peu « par hasard », à la façon des paysagistes du XIXes qui plongés dans la contemplation de ciels épéurs ou d’étendues marines, ont produit des oeuvres exceptionnellement non figuratives. On songe à Delacroix, Degas, et bien sûr Turner.
Cette question de l’abstraction suscitée par ses oeuvres, Philippe Carpentier la pose souvent, comme un jeu. Sans doute pour provoquer son interlocuteur, le faire réagir et aussi vérifier que cette question fondamentale est toujours pertinente. Elle est en effet la justification même de sa peinture, de son style. Si l’abstraction est envisageable c’est bien la preuve qu’il est dans le vrai, dans cet entre-deux-mondes qu’il affectionne tant, lui qui pratique un art de l’extrême, un art de défi, seul devant son panneau, tel un funambule.