Ce mardi 6 juin 2016, l’arrêt de mort du Quartier, Centre d’art de Quimper, vient d’être acté par Monsieur le Maire de Quimper.
Cette annonce résulte d’un choix unilatéral et autoritaire du Maire : celui de se séparer du Quartier, invoquant, pour justifier sa décision, les restrictions budgétaires dues à la baisse des dotations de l’Etat.
Cette annonce fait surtout suite à deux années d’incertitude et de négociations difficiles, conduites par l’Etat, la région Bretagne, le département du Finistère, la municipalité et soutenues par l’engagement public et citoyen, autour du renouvellement de la convention d’objectifs du Quartier.
La vrai raison de ce choix est idéologique. En matière de politique culturelle, les ambitions du Maire s’arrêtent aux frontières de sa circonscription ; il parle du centre d’art comme d’un lieu hermétique, élitiste, arguments populistes s’il en est, qu’il ne se donne pas la peine de justifier, laissant toute latitude à l’obscurantisme de s’exprimer sur la question sans avoir à se justifier sur le fond.
Cette décision brutale du Maire survient dans un contexte difficile pour le Quartier, qui voit sa subvention baisser drastiquement depuis le début de la mandature de Ludovic Jolivet : – 15 % en 2015, – 15% en 2016 avec suppression définitive du poste de direction artistique du Centre d’art, poursuite de l’asphyxie financière annoncée pour 2017 allant jusqu’à la suppression totale de la subvention.
Aujourd’hui fermeture actée par le Maire en simple Bureau Municipal, ceci sans que le Conseil Municipal de la Ville n’ait été amené à délibérer sur la question.
EN SIGNANT CETTE PÉTITION :
Je refuse la fermeture du Quartier, Centre d’art contemporain de Quimper. ;
Je demande le maintien de ce lieu-ressource de production et d’exposition d’œuvres d’artistes vivants, émergents ou confirmés. Je demande que Le Quartier continue à fournir aux artistes un contexte de réflexion, de travail et d’échange, ainsi qu’une visibilité à la fois locale, nationale et internationale .
Je proteste contre la suppression d’une des deux structures publiques dédiée à l’art contemporain et aux artistes vivants dans le Finistère *, qui travaille à la démocratisation de l’art contemporain et plus largement de la Culture au travers de programmes spécifiques pour les scolaires, de la maternelle à l’enseignement supérieur, de programmes de médiation pour le grand public, ou destinés aux enseignants.
* (la 2e est La Passerelle à Brest )
Je soutiens le maintien de ses activités DANS et HORS les murs. Créé en 1990, il y a plus de 25 ans, Le Quartier Centre d’Art Contemporain de Quimper a su ancrer l’art contemporain dans le paysage local et cornouaillais, en région Bretagne, et bien au-delà . Il est reconnu en France, à l’étranger, et contribue au rayonnement et à l’attractivité de Quimper, donc également à son développement économique.
Fermer le Quartier, ce serait se séparer d’un lieu de culture exigeant qui compte dans le paysage culturel démocratique français.
Fermer le Quartier, ce serait se séparer d’un lieu d’accompagnement des artistes dans leur professionnalisation, notamment les jeunes artistes diplômés des écoles d’art.
Fermer le Quartier, ce serait se séparer d’un lieu dédié à l’accueil des publics, lieu de rencontres et d’échanges avec les artistes vivants, ouvert à tous, à tous les âges dans le but de faciliter l’accès à la création contemporaine.
Fermer le Quartier, ce serait retirer au public le droit de choisir son projet culturel à travers une offre publique touchant tous les champs de la création vivante.
Fermer le Quartier, c’est balayer 25 ans de travail et d’engagement des municipalités qui se sont succédées, toutes orientations politiques confondues, pour proposer aux quimpérois, aux visiteurs extérieurs à la commune, où le Quartier est souvent mieux reconnu, et plus largement au grand public, une offre culturelle exigeante et éclectique.
Fermer le Quartier, c’est donc balayer vingt-cinq années de projets, de rayonnement culturel et artistique du centre d’art sur le territoire et dans le monde. C’est raturer l’image de Quimper comme ville ouverte à la modernité et au monde ; c’est retourner vers « la belle endormie » repliée sur son « ADN breton»
Fermer le Quartier, c’est enfin balayer huit emplois et fragiliser autant de familles, encore…
Nous appelons à la responsabilité politique de chacun, état, élus régionaux, départementaux, communautaires et bien évidemment élus municipaux de Quimper : Mesdames et Messieurs les élus, ne fermez pas le Quartier !