Peter Downsbrough
Peter Downsbrough
Peter Downsbrough poursuit une réflexion sur le langage et l’espace construit depuis le milieu des années 1960. Il mène une recherche très personnelle et d’une constance rigoureuse qui consiste à structurer l’espace en créant des volumes discrets mais clairement visibles.
Il utilise un vocabulaire plastique épuré, constitué de figures géométriques simples, de lignes, de mots ainsi que de surfaces peintes. Ses nombreuses pratiques artistiques — sculptures, photographies, pièces murales, livres, films, éditions, pièces sonores, interventions dans l’espace urbain — fondées sur la notion de position, de séquence, d’intervalle, interrogent le point de vue. La combinaison des éléments linguistiques et géométriques formalise ainsi des espaces induisant une multiplicité de lectures.
L’exposition présentée au Musée régional d’art contemporain Languedoc-Roussillon à Sérignan met en lumière toute l’étendue de son travail. Peter Downsbrough intervient sur le parvis du musée, puis dès l’entrée, à travers la librairie, le long du couloir, pour nous guider dans l’espace d’exposition. Il installe des tubes métalliques tombant du plafond pour effleurer le sol, pose des lettres, trace des lignes au ruban adhésif noir, pour créer une étonnante sensation de volume tout en laissant le regard y pénétrer. Son processus de coupure optique, de recadrage, suggère une nouvelle appréhension de l’espace. Les mots dispersés, des allocutions (encore, là, et, vers, as, but, and, etc.), invitent à chercher au-delà du champ visuel. Ses interventions révèlent des intervalles ouverts qui se modifient en fonction des points de vue.
Plusieurs sculptures inédites aux formes géométriques, réalisées à partir de principes de construction préalablement établis, reprennent ses préoccupations sur les pleins et les vides, les notions de situation et de contexte. Un ensemble important de ses séries photographiques, présentées le plus souvent sous forme de diptyques ou de triptyques, souligne, par son travail de cadrage, la construction de l’espace urbain. Une sélection de ses films explore les possibilités du discontinu et du flux par l’usage de travellings et la variation des angles de vue. Ses images fixes ou en mouvement sont autant de lectures des structures architecturales et fonctionnelles de la ville.
L’exposition est complétée dans le cabinet d’arts graphiques par une présentation de ses estampes, multiples et de ses nombreux livres dans lesquels les dispositions graphiques et typographiques relèvent toujours des mêmes mécanismes.
Toutes les œuvres de Peter Downsbrough parlent de place, de placement et de déplacement. Elles induisent une relation, proposent au spectateur de prendre position: «les pièces ne sont pas des “objets” mais plutôt des éléments qui engagent le sujet dans un dialogue».
Commissariat
Hélène Audiffren
Vernissage
Samedi 1er mars 2014 à 18h30
critique
Peter Downsbrough