Julien Audebert
Périodes
L’exposition «Périodes» que Julien Audebert présente à la galerie Art: Concept examine la notion de périodicité sous ses aspects historique, politique ou scientifique. En s’appuyant sur la photographie, le numérique ou le film, Julien Audebert cherche à rendre tangibles les façons dont les représentations agissent sur les individus, et comment ceux-ci se confrontent à l’histoire et au monde.
Julien Audebert procède au «photo-démontage» de certaines Å“uvres célèbres de l’histoire du cinéma, Soy Cuba, Le Cuirassé Potemkine ou encore La Règle du jeu. Pour l’exposition «Périodes», il est parti de la célèbre comédie musicale Un américain à Paris (1951) de Vincente Minnelli et de George Gershwin pour la musique. Par un travail de captures d’écrans, il a transformé le film en Danse américaine (2015) qui réunit trois temps du film original, annoncés par les textes des chansons, en un plan panoramique unique. Le héros n’apparaît plus sur les images, sinon en chansons, tandis que des personnages secondaires (la fleuriste, la tenancière du bistrot, les enfants, etc.) sont davantage dans la lumière.
Le travail de Julien Audebert fait clairement craquer le vernis d’Un américain à Paris. Il décortique les artifices et démasque l’optimisme forcené de l’Amérique de l’après-guerre qui, dans le sillage du plan Marshall fera du cinéma un formidable outil de propagande. A partir d’une profusion d’images qu’il redistribue comme des cartes, Julien Audebert dégage une espèce d’hypertexte de l’Histoire.
L’exposition «Périodes» rassemble aussi des photographies. Nocturnes (2015-2016) éclaire d’un jour nouveau les stigmates laissés au sol par les bombes, et les écosystèmes qui ont peu à peu pris forme en ces endroits. L’Histoire, d’un point de vue topographique et de la périodicité des sols après qu’ils ont été meurtris.
Enfin, Julien Audebert a réalisé un film intitulé Mars & Vénus (2016) dans lequel il a fait reproduire à une danseuse étoile de l’Opéra de Paris (Alice Renavand) la trajectoire visuelle de la planète Vénus, la planète Mars est incarnée par la caméra qui filme la danseuse. Ou quand la périodicité du mouvement des astres prend véritablement corps et échelle humaine.