Marina Abramovic, Jan Fabre
Abramovic-Fabre, Vierge-Guerrier
Cette performance en duo présente une configuration sans précédent. Voilà plus de trente ans que Marina Abramovic donne à l’histoire de l’expression corporelle une forme et un sens nouveaux. De son côté, Jan Fabre emprunte à ses propres solos de danseur les éléments qui offriront couleur et langage à son travail scénique, qui fut une véritable bouffée d’énergie dans l’univers du théâtre des années 1980. Son travail artistique le met notamment aux prises avec l’idée de métamorphose, ce passage d’un monde a l’autre par le biais d’une transformation.
Dans cette performance, les deux artistes s’enferment dans une vitrine équipée d’un système de loupes qui permet d’agrandir démesurément le microcosme (l’intérieur de la vitrine) comme le macrocosme (le monde extérieur). Ils se donneront l’un à l’autre dans cette boîte transparente, d’abord revêtus d’une armure, puis nus et vulnérables.
Enveloppes de leur armure, les voilà qui se préparent. Qui se jaugent. Parfois ils parlent au < monde extérieur > ou échangent des messages écrits. Parfois, aussi, ils laissent entrer une tierce personne.
Chacun a préparé son lot d’actions. De nouveaux rituels se mettent en place à l’occasion de cette quête, puisqu’il s’agit ici de trouver une vitalité revigorante, une force bien a soi dans un monde bien à soi, au sein de son propre biotope. Dans ce biotope individuel, la société n’a pas encore affecté leurs valeurs – aussi personnelles que transparentes, encore dénuées de tout cynisme et de toute rationalité.
Pour Fabre et Abramovic, ce projet est l’occasion de designer ce qui les fascine ; c’est ainsi qu’ont surgi les archétypes de la vierge et du guerrier, dont tous deux estiment qu’ils peuvent coexister chez l’homme comme chez la femme. Il s’agit pour eux de donner une forme à ces archétypes, une forme comparable à celle qu’ils pouvaient avoir a l’ère des premiers chrétiens, avant le catholicisme : ils étaient alors les de valeurs comme le courage, la beauté, le pardon etc, soit le contraire même du cynisme et de la culpabilité. Ce culte du sacrifice et du pardon, forces positives qui se trouvent activées lors de la performance, correspond à une conception de l’artiste comme intermédiaire, comme moyen d’accès à une autre réalité, selon les enseignements de la mystique.
Infos pratiques
à partir de 20h
T. 01 47 23 54 01
contact@palaisdetokyo.com
Entrée libre