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Père et fils. Prisons

04 Fév - 05 Avr 2015
Vernissage le 04 Fév 2015

«Prisons» et «Père et fils» sont les deux séries de Grégoire Korganow auxquelles la MEP consacre aujourd’hui une exposition. Dans la série «Père et fils», Grégoire Korganow photographie des pères, de 20 à 80 ans, debout, torse nu avec leur fils. Tandis que «Prisons» montre un travail réalisé dans une vingtaine de prisons françaises.

Grégoire Korganow
Père et fils
Prisons

Grégoire Korganow conçoit ses images comme une invitation à regarder les failles, les apories, les désordres contemporains. Il s’intéresse au hors champ, à l’infime. Le corps, ses stigmates et ses métamorphoses sociales occupent une place centrale dans son œuvre.

A partir de 2009, il réalise des portraits de pères avec leur fils, un travail intime sur le temps, l’hérédité, la fragilité des corps. Parallèlement, entre 2011 et 2014, il se consacre à une toute autre recherche, il initie une série sur l’enfermement en France et explore une vingtaine de prisons françaises en tant que Contrôleur des Lieux de Privation de Liberté. «Prisons» et «Père et fils» sont les deux séries auxquelles la Maison Européenne de la Photographie consacre aujourd’hui une exposition.

L’exposition «Prisons» présente une centaine de photographies et montre pour la première fois le travail réalisé par Grégoire Korganow dans une vingtaine de prisons françaises. Sans pathos et loin de l’aspect anecdotique de l’histoire personnelle, c’est un travail à la fois sensoriel et très précis sur l’enfermement que livre Grégoire Korganow.

De 2011 à 2014, en qualité de Contrôleur des Lieux de Privation de Liberté en France, Grégoire Korganow pénètre au cœur de l’enfermement et visite près d’une vingtaine d’établissements pénitenciers. Il reste entre cinq et dix jours dans chaque prison. Il peut tout photographier, l’intérieur des cellules, la cour de promenade, les parloirs, les douches, le mitard (quartier disciplinaire)… Le jour, la nuit. Aucun lieu ne lui est interdit.

Il saisit l’indicible, le temps qui s’arrête, la vie qui rétrécit, qui s’efface. Il ne montre aucun visage, ne raconte pas d’histoire. Il se concen tre sur la perception physique de l’enfermement, s’en tenant à ce que la spatialité, les mouvements, les postures, les marques corporelles révèlent de la condition carcérale aujourd’hui. Il scrute les gestes répétés qui naissent dans ces lieux sans horizon.

Dans la série «Père et fils», Grégoire Korganow photographie des pères, de 20 à 80 ans, debout, torse nu, avec leur fils de quelques minutes pour les plus jeunes ou entrés dans la cinquantaine pour les plus âgés. Ils sont proches, souvent peau contre peau.

En regardant ces portraits, on recherche les ressemblances. On scrute les traits du visage, on compare les gestes, les attitudes. On imagine une histoire. On tente de percer le mystère de la relation. Mais la nudité des corps jette le trouble, brouille un peu les pistes.

Grégoire Korganow a débuté ce travail en 2009. Il a tout d’abord photographié ses amis, ses voisins, ses connaissances. Par la suite il a passé une annonce sur les réseaux sociaux. Très vite des pères et des fils se sont portés volontaires. Puis il a enrichi sa série de portraits par des résidences d’artiste dans toute la France: il s’est installé dans une banlieue populaire, à la campagne, dans une ville nouvelle, une maternité…

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