Dans la cour de l’ancien Hôpital de Dunkerque, abritant aujourd’hui le Frac Nord-Pas-de-Calais et l’École régionale des beaux-arts de Dunkerque, l’oeuvre Vidéorama de Laurent Grasso, un container industriel transformé en une cabine autonome et mobile de projection, donne le ton.
A l’intérieur, la vidéo Ohyra (Vermine. Parasite) de Klara Lidén révèle l’intimité et la réalité d’un quotidien: un moment de crise, de confusion et de dérive. L’artiste s’agite, s’énerve et parle seule dans sa petite cuisine. Point
de vue fixe et plongeant, l’esthétique de cette vidéo rappelle clairement celle des vidéos de surveillance.
Les œuvres de Bruno Serralongue, ancien photographe-reporter de presse, abordent un fait d’actualité de la région Nord-Pas-de-Calais et retracent les manifestations du collectif des Sans-papiers de la maison des Ensembles, à Paris. Les images sont ancrées dans la réalité et l’actualité et, au-delà , s’inscrivent dans une réflexion plus large sur la condition humaine.
Pour sa part, le travail de Joël Bartoloméo, qui ponctue une résidence de trois semaines dans le service d’addictologie de l’hôpital de Dunkerque, se compose de photographies et de vidéos traitant de l’alcoolisme et de l’exclusion, et plus généralement de l’absence, du vide et de la solitude.
Cette exposition, qui est le deuxième volet proposé par le Frac Nord-Pas-de-Calais, traduit combien création contemporaine est traversée par l’actuelle crise sociale.
Klara Liden
— Ohyra, 2007. Extrait de la vidéo.
 Bruno Serralongue
— Abri #7, 2007. Photographie. 126 x 159 cm
Joël Bartoloméo
— Sans titre, 2008, photographie. 118 x 193 cm