Communiqué de presse
Yveline Bouquard
Peintures, dessins
Une question hante Yveline Bouquard: comment rendre compte par la peinture de ce qui advient, corps, objets, paysages? Pour tenter d’y répondre, Yveline Bouquard, depuis 2007, ne saisit plus seulement un corps qui prend place et s’affirme dans son immobilité (comme dans sa série Les ambivalences de Lazare en 2005) mais un individu en mouvement qui s’impose dans l’espace pictural. Et ce parce que le propre de l’homme est de se mouvoir, d’agir: il se réalise cinétiquement.
Elle tente donc cette gageure de montrer la dynamique d’un être en fixant une action en suspens.
Elle nous présente au sens propre «l’espace d’un instant», là et quand une personne devient tout entier ce mouvement qui l’anime — d’où ces postures exaspérées, celles qu’on adopte, quoi qu’on en ait, lorsque la statique a lâché prise, comme le montrent les photographies qu’Yveline Bouquard utilise comme matière première de sa réflexion.
Et la force de la peinture est là qui nous permet de ressentir un mouvement en contemplant son arrêt fictif. Si ces corps suspendus sont placés sur et mis en exergue par des fonds chromatiques intenses, fonds qui composent des morceaux de pure intensité sensible, striés par des coulures et parfois rehaussés de quelques éléments de paysage, c’est bien pour que le spectateur n’échappe pas à la convocation de ce que la toile entend montrer. Le regard doit soutenir l’oeuvre et son propos.
Si l’on accepte ce jeu, alors on ne manquera pas de relever la subtilité de chaque tableau, sa profondeur qui se révèle lorsque l’on se donne le temps de le laisser vous envahir, saturer votre oeil par la richesse de sa matière et l’intensité des colorations.
Yveline Bouquard parvient ainsi tout à la fois à émouvoir et à faire réfléchir: elle est peintre, intensément, ses oeuvres sont de la vraie peinture, tout simplement.