La galerie Jean Brolly nous fait redécouvrir actuellement le travail d’un artiste new-yorkais peu exposé en France ces dernières années. C’est un travail d’une grande radicalité qui traite presque exclusivement de peinture dans sa dimension proprement matérielle.
Pour les besoins de l’exposition, l’artiste est venu réaliser ses œuvres sur place dans la galerie. Deux d’entre elles sont exposées à Lyon dans le cadre de la biennale, les autres sont exposées rue de Montmorency.
Sur de grands châssis rectangulaires sont réalisés de grands monochromes à l’aide d’une peinture aluminium. Ils sont de même taille, de même teinte. Cet élément de base qu’est le monochrome sert de point de départ à une autre variation autour de la destruction, la mutilation du tableau. La toile est arrachée de son support, froissée, découpée, repliée, éventrée, etc. Ce traitement donne lieu a de nouvelles propositions plastiques et spatiales.
Les titres de ses œuvres comme des ceux de ses écrits le montrent bien, il y a quelque chose d’extrémiste dans la pratique de Steven Parrino, une volonté de désacraliser l’objet peint pour lui redonner une existence plus tangible, plus compatible avec le monde tel qu’il est aujourd’hui.
Son univers urbain et métallique n’est pas sans influencer son travail. Dans l’exposition, on trouve au delà des grandes toiles précédemment décrites, une installation presque autobiographique sous la forme d’une grande table recouverte de documents divers, apparaissant comme autant d’indices sur les différentes préoccupations de l’artiste. À découvrir.
— Death in America n°1, 2003. Peinture aluminium sur toile. 270 x 180 cm.
— Death in America n°2, 2003. Peinture aluminium sur toile. 270 x 180 cm.
— Death in America n°6, 2003. Peinture aluminium sur toile. 270 x 180 cm.
— Rites of Spring (Toward an Expanded Cinema), 2003. Assemblage. 150 x 122 cm.
— The No Title Painting, 2003. Laque sur panneau. Diptyque.