Communiqué de presse
Xavier Escriba
Peinture animée
Depuis le début des années 90 Xavier Escribà s’attache à ouvrir les frontières de la forme picturale en explorant les fondements même de la peinture. La démarche est programmatique, toute subjectivité abandonnée Xavier Escribà met en place les conditions de fabrication de l’ œuvre.
Le nombre de couches de matière, l’ordre de succession des couleurs, les actions subies par la toile enduite sont déterminés à l’avance. L’œuvre s’élabore alors dans un espace de liberté où se révèlent l’énergie, la vitalité de la peinture pure. Energie de la couleur, à son intensité.
Xavier Escribà utilise 6 couleurs élémentaires, rouge jaune bleu, vert orange et violet, auxquelles se rajoutent depuis peu le noir et le blanc. Franche, vive, sans nuance la couleur donne corps à la matière picturale, ajoute sa sensualité à celle d’une pâte riche et épaisse, élastique.
La peinture, déposée en couches superposées (autant de couches que d’années à l’état civil du peintre) constitue son propre support. Eléments « nécessaires » toile couleur et matière intimement liés forment une peau à la fois souple et rigide.
Ce « matériau pictural» sera ensuite découpé, parfois plié, enroulé, noué, parfois retourné.
Si Xavier Escribà ne parle plus de tableau mais d’ « objet pictural » c’est que par les actions que subit la toile la peinture devient volume, traverse le seuil de la sculpture.
L’œuvre achevée laisse voir le refoulé, la « face occulte » de la peinture. Ici ce que révèle l’entaille, le tranchant, l’épaisseur de la couche picturale, là le dessous, l’envers, l’intime de la peinture.
Dans ce travail de dépassement des formes établies les œuvres de Xavier Escribà se rapprochent peu à peu de l’essence même de la peinture.