L’exposition « La peinture à l’huile c’est bien difficile… » au Frac Languedoc-Roussillon, à Montpellier, poursuit la collaboration entre celui-ci et l’Éducation nationale. A travers une importante sélection de peintures issues de la collection du Frac est proposé une initiation à la création contemporaine des élèves de classes de troisième à la terminale.
« La peinture à l’huile c’est bien difficile… » mais il ne faut pas la prendre trop au sérieux
Le parcours est conçu de façon à proposer des pistes de lecture transversales des œuvres, qui s’inscrivent dans les questionnements liés aux arts plastiques comme à ceux relevant des lettres. Une cinquantaine de peintures ont été choisies pour engager des dialogues entre eux et des réflexions autour de l’art pictural.
Le titre de l’exposition, « La peinture à l’huile c’est bien difficile… », est emprunté à la chanson La peinture à l’huile de Boby Lapointe. A travers cette référence peine d’humour et de fantaisie se lit un double sens : s’il faut admettre que la peinture à l’huile est un art exigeant, il ne faut cependant pas la prendre trop au sérieux.
Des questionnements liés aux arts plastiques et aux lettres
Les Å“uvres témoignent de la continuité d’enjeux propres à l’art pictural comme les notions de matière, de support, de couleur, de cadre, de dimension, de geste, de sujet… Le tableau de Fabien Boitard intitulé Corbeau, réalisé en 2012, montre un corbeau sur une branche fleurie. Le corbeau est figuré par de la peinture noire qui coule en plusieurs endroits hors de la silhouette facilement identifiable de l’oiseau. Est-ce celui-ci qui est recouvert d’une matière noire coulante tel du pétrole ou bien le tableau qui donne à voir une simple tache de peinture dont la fore évoque un corbeau ? Dans le tableau Flou net de Nina Childress, des aplats de couleur réalisés à l’acrylique sur mélaminé acquièrent par leur support des contours décalés qui provoquent un effet de flou.
Les tableaux sont regroupés en un accrochage dense, suivant des correspondances et affinités formelles mais sans entériner l’habituel clivage entre abstraction et figuration. Du côté des arts plastique l’exposition explore les notions de matérialité, de forme, de similitude et de dissemblance, de figuration et d’abstraction. Dans le domaine des lettres, ce sont les questions du rapport entre texte et image, de la réécriture ou encore des correspondances entre les différents langages artistiques qui sont abordées.