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Pedro Cabrita Reis. One after another, a few silent steps

Presque minimaliste par l’utilisation de poutres et de cadres en aluminium, presque Arte Povera par l’utilisation d’éléments quotidiens, l’œuvre de Cabrita Reis ajoute une voix singulière à cette histoire de l’art récente.

Information

Présentation
Antonio Lobo Antunes, Dieter Shwarz, Sabrina van der Ley, Markus Richter, Pedro Cabrita Reis
Pedro Cabrita Reis. One after another, a few silent steps

S’il utilise incontestablement l’espace tridimensionnel, Pedro Cabrita Reis n’est pas seulement sculpteur.

Ce catalogue se répartit en grands domaines: dessin, peinture, photographie, sculpture. L’œuvre peut à juste titre convoquer tour à tour chacune de ces catégories car les tubes fluorescents, l’un des matériaux de prédilection de l’artiste, s’ils font naître un halo de lumière, déterminent une ligne comme celle que le crayon trace sur la feuille.

Les cadres de façades en aluminium, le plâtre, les panneaux de verre, les briques, le simple câble électrique, tous ces matériaux concourent à un système de représentation sans rien perdre de leur mystérieuse quotidienneté d’objet, brouillant la limite entre intérieur et extérieur, entre construction et objet.

L’exposition à Carré d’Art rassemble une trentaine d’œuvres datées des dix dernières années. A Nîmes, Pedro Cabrita Reis s’approprie l’espace dès l’escalier monumental dont les murs sont peints en orange, une couleur rare, abstraite car difficile à associer aux éléments naturels du paysage.

En 2009, le travail de Pedro Cabrita Reis a été très remarqué par ses deux installations dans le cadre de la Biennale de Lyon, notamment à l’Entrepôt Bichat. Loin de la mélancolie de ce lieu désaffecté, l’exposition de Nîmes confronte cette œuvre à l’abstraction de la salle blanche de musée.

L’exposition remodelée dans chacune de ses présentations, apparaît comme une succession d’actions qui mettent en tension l’espace. A plusieurs reprises dans le parcours s’effectue un retournement: de l’œuvre comme volume autonome dans l’espace, à l’espace devenu œuvre.

L’œuvre de Cabrita Reis porte une empreinte méditerranéenne et les traces d’une pensée ancienne dont l’homme est le paradigme. Attention, l’œuvre n’est pas pour autant confortable. La complexité des reflets et des faux espaces suscités par l’utilisation de vitrages peut parfois confronter le visiteur à un monochrome presque mutique.

Les titres travaillés, souvent poétiques, formulés dans de multiples langues, portugais, français, anglais…, développent ce lien au lieu et au territoire, en écho également à la carrière de l’artiste qui a dû inclure le mouvement de la périphérie vers le centre, question impossible à éluder pour la première génération d’artistes de la démocratie portugaise.

En contraste avec cette géométrie poétique, Muito Tempo, 1989, l’œuvre la plus ancienne de l’exposition joue le rôle de point d’origine: la marque de l’informe.

Pedro Cabrita Reis est né en 1956 à Lisbonne. Il vit et travaille dans cette ville. Ayant reçu une large reconnaissance internationale, il a participé à de nombreuses et importantes expositions internationales. Entre autres, il a exposé à Documenta IX Kassel en 1992, aux 22e et 24e Biennales de São Paulo en 1994 et 1998, à la section Aperto de la Biennale de Venise en 1997. En 2003, il a représenté le Portugal à la Biennale de Venise.

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