Miguel Palma
Pay(s)cope 02
Artiste multiple, Miguel Palma, conçoit son travail artistique dans une démarche constructiviste et ludique qui se pose entre l’art et l’ingénierie, le jeu et l’ironie, l’organique et le mécanique, un univers unique où l’on peut se reconnaître.
Pendant son temps de résidence au pied de la Sainte-Victoire, en partenariat avec l’association voyons voir, il s’est proposé d’aller comme Cézanne «créer des images» sur le motif. Dans ce paysage naturel et agricole, il a créé et implanté une installation à l’image d’une «Tour Tatline» constituée d’un télescope et d’un miroir permettant de pouvoir observer le paysage sans avoir à se déplacer.
S’opère alors un jeu de fragmentation des points de vue, un jeu qu’il propose aussi au sein de la galerie du Château de Servières en construisant un dédale de cloisons, de fenêtres ouvertes comme des points de fuite, d’où s’échappent des projections de pans de nature capturés depuis sa résidence.
Miguel Palma joue avec les méandres de la forme labyrinthique, offrant au spectateur une déambulation qui se fait l’écho de l’errance d’Ulysse à la recherche de son Ithaque natale…
L’artiste crée deux chemins parallèles entre les vignobles du domaine de Saint-Ser et le White Cube de l’espace d’exposition. L’errance du spectateur qui progresse au détour de ces cimaises, le rappelle inexorablement à lui même, métaphore du voyage introspectif du héros d’Homère. Ici son cheminement l’amène toujours au centre de l’installation où trône le trépied d’où les projecteurs diffusent le panoramique d’une nature stéréoscopique et où le son des machines emplit l’espace à l’instar du fil d’Ariane dans cette nouvelle (ré) partition.
«Au centre de la galerie comportant différentes salles, est installée une tour avec six projecteurs de diapositives. Ces projecteurs lancent des images prises avec la pièce Pays/scope et interceptent les murs de la galerie comme s’ils étaient des rayons X. L’architecture intérieure est vandalisée par un paysage présenté sur un rythme panoramique qui ne peut être compris que si l’on fait le parcours à travers le labyrinthe de l’architecture qui expose et cache ce même paysage.» explique Miguel Palma.