ART | EXPO

Paysages / Films et vidéos

24 Jan - 30 Jan 2011
Vernissage le 24 Jan 2011

Chacun des artistes présentés dans cette exposition invite à des voyages fantastiques dont la construction mêle étroitement science et fiction. Ils proposent l'expérience d'une vision détournée du réel.

Hugues Reip, Laurent Grasso, Mark Lewis
Paysages / Films et vidéos

Librement inspiré par les oeuvres d’anticipation des XIXe et XXe siècles, Hugues Reip invite à des voyages fantastiques dont la construction mêle étroitement science et fiction. Selon Arnauld Pierre, Hugues Reip « est l’auteur actuellement le plus prolifique et le plus inventif de ce que l’on serait tenté d’identifier comme un « archéocinéma ».
Ses films d’animation n’ont cessé d’étendre leurs références à des moments toujours plus anciens de l’histoire du « septième art » (…). Ainsi Dots (2004, collection Frac Basse-Normandie) est un hommage avoué au film éponyme de Norman Mc Laren, qui date de 1940. L’un de ses derniers films, Fantaisie (2008), est un hommage revendiqué à Georges Méliès ».

La Tempête
, film d’animation en noir et blanc, emprunte son titre aux oeuvres de Shakespeare et Giorgione. Il met en scène des phénomènes naturels comme s’ils avaient été filmés dans un verre d’eau, dans le désert de Lilliput, sur une planète décrite par Jules Verne ou Jonathan Swift, avec les effets désuets des pionniers du cinéma.

« Rentrer dans l’espace d’exposition de Laurent Grasso, c’est faire l’expérience d’une vision détournée du réel. Les paysages et les récits existent bel et bien. Mais ils sont discrètement piégés, mis à l’épreuve d’une force étrangère, celle-ci parfois invisible, qui, sans être agressive, assoit pourtant son autorité.

Le ciel tourmenté de la vidéo 1619, installe cette sensation, comme une indolence paisible qui n’inspire jamais la tranquillité. Les nuages s’y débattent sans discontinuer, saturant et gonflant le paysage, saisissant des couleurs étonnantes, du gris au vert émeraude. Laurent Grasso y reconstitue une aurore boréale, ce qu’ailleurs, dans la vidéo intitulée TimeDust, les scientifiques obtiennent en plaçant des antennes de télescope astronomique. Voilà bien l’une des clés de son travail. Reconstituer des phénomènes sensibles, relire une actualité scientifique d’autant plus brûlante qu’elle interroge notre rapport à l’autorité institutionnelle. » (Emmanuel Posnic, www.paris-art.com, 2008)

A l’origine photographe, Mark Lewis explore les ressources cinématographiques depuis les années 1990. Il utilise les procédés et équipements propres à ce médium: cinémascope, éclairages et décors, tournage en 35mm, collaboration de professionnels et d’acteurs. Mark Lewis pratique ce qu’il appelle du « cinéma épars » (cinema in parts); « ni expérimental, ni figuratif, ni contre l’art du récit ou le simple fait de raconter des histoires ».

Entretenant d’étroits rapports avec la tradition picturale, le film Algonquin Park, Early March (2002) semble évoquer à rebours le monochrome moderne, la peinture romantique et la peinture flamande du XVIe siècle. Les films de Mark Lewis, convertis en support dvd, sont exposés dans les mêmes conditions que la peinture ou la photographie et échappent ainsi à l’emprise hypnotique de la salle obscure.

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