Communiqué de presse
Éric Aupol
Paysages
Comment restituer la mémoire des lieux? Comment faire percevoir, ressentir les strates, les différentes couches qui se sont déposées au fil des années? Éric Aupol se confronte à ces interrogations, à l’histoire. Le photographe ne s’empare pas d’espaces déserts, abandonnés, pour les faire revivre à travers une mise en scène.
Il nous les livre tels qu’il les découvre. Aucun artifice non plus dans la lumière, qui reste naturelle. Mais pour rechercher ce temps passé, perdu, il adopte une méthode de travail qui épouse son sujet. Il impose à son appareil un temps de pose très long pour recueillir ces mémoires. Il lui confie une pellicule périmée, dépassée par le temps tels ces lieux qui ont fait leur temps. Comme l’occupation des murs, comme l’intervention des hommes, les couleurs se sont altérées.
L’image devient précise et trouble, pure et angoissante. Un entrepôt de farine a servi dans des heures sombres à cloîtrer des déportés. Clairvaux a été une abbaye avant d’être une prison. Un temple franc-maçon a pris les contours d’une fonderie puis ceux d’une maison de retraite. Un hôpital s’est mué en musée. Là le temps s’arrête au pied d’un lit. Si la photographie est une lutte contre le temps, cette image en est l’un des symboles les plus poignants.
Eric Aupol
Éric Aupol est né en 1969. Il vit et travaille à Paris.