ART | EXPO

Paysage MIDI

22 Nov - 01 Déc 2013
Vernissage le 21 Nov 2013

La nouvelle création de Renaud Vercey a été conçue comme un tableau génératif en mouvement. Avec «Paysage MIDI», il explore le champ de la vidéo interactive liée aux notions de flux. L’exposition nous propose une immersion dans deux villes du sud, des rues du Caire à l’étang de Berre à Marseille.

Renaud Vercey
Paysage MIDI

Reprenant les explorations urbaines des œuvres interactives Superpositions et Disposition, «Paysage MIDI» s’inscrit dans une perception d’espaces éclatés et décomposés à la manière des artistes cubistes et constructivistes.

Cette nouvelle installation vidéo de Renaud Vercey (en collaboration avec Yann Norry, Arthur C. Colombo et NAO) se présente comme un tableau génératif. Les images se transforment aléatoirement et pilotent une composition musicale synchronisée. Les prises de vues recomposent un territoire selon une perception toujours renouvelée.

Deux paysages sont présentés à la galerie éphémère: une version réalisée à Marseille en 2013 et une autre au Caire en 2012.

Donner à voir un espace aux moyens d’outils numériques, correspond à une envie de s’inscrire dans une tradition de déconstruction de l’image. Parmi les expériences  réalisées dans le sud de la France, on peut citer les paysages peints à Marseille par Cézanne, puis Braque ou encore la tradition des films de villes, dont Marseille Vieux-Port de Moholy Nagy, fait partie.

Le titre de l’exposition joue également avec la polysémie du mot «midi». Il désigne à la fois une interface numérique pour instrument de musique, le milieu du jour, le sud en tant que point cardinal et les régions du Sud de la France.

— Paysage MIDI Cairo

Au Caire, les prises de vues ont été réalisées uniquement à partir de photographies. En utilisant deux méthodes: le panoramique (le chevauchement des photographies à la prise de vue qui permet une reconstitution latérale des espaces et qui rend le déplacement dans l’image possible) et le mode rafale (type d’images qui permet une reconstitution du mouvement, image par image).

Renaud Vercey se rend au Caire en mai 2010, soit une centaine de jours avant la révolution. Il réalise des photographies dans les rues du Caire. Il choisit un nœud autoroutier en dessous du pont du 6 octobre qui mène à la place Tahrir, l’endroit où les minibus amènent les cairotes de la banlieue vers le centre-ville. Prendre des photos dans l’espace public est dangereux. Des étudiants en architecture ont été arrêtés par la police, alors qu’ils photographiaient des bâtiments pour illustrer un exposé.

L’artiste profite de son statut de touriste apparent pour photographier cet espace composé de nœuds autoroutiers, de panneaux publicitaires, d’une rivière et des flux d’habitants et de voitures. Il tente d’englober en une seule prise cet espace grouillant.

— Paysage MIDI Marseille

Cette version a été réalisée à ZINC et à Euphonia au sein de la Friche la Belle de Mai, dans le cadre d’une résidence de création partagée avec des étudiants de la région Provence Alpes Côte d’Azur, intitulée Taggage Numérique de la Ville.

La réalisation de ce paysage est basée sur des prises de vues et des enregistrements sonores multiples réalisés aux frontières de la ville. L’étang de Berre est un motif récurrent de l’art actuel, une sorte de montagne Sainte-Victoire contemporaine.

Les vidéos se transforment et se mélangent selon des processus numériques aléatoires. Ils dialoguent via le protocole informatique musicale MIDI. Les intensités lumineuses transforment le signal sonore. Les niveaux de Rouge, de Bleu et de Vert (couleurs des photographies) sont chacun assignés à une piste musicale. Les vitesses de défilement et les fondus entre les vidéos déclenchent des éléments de la bande son.

Ainsi, il s’agit de faire communiquer les images et les sons. L’œuvre finale est en perpétuelle transformation. Le public peut choisir de la contempler cinq minutes ou vingt-quatre heures.

Vernissage
Jeudi 21 novembre à 21h

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