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Pavillonoir

08 Fév - 10 Mar 2008
Vernissage le 08 Fév 2008

Parallèlement à l’exposition d’Yvan Salomone, la galerie Sollertis présente le travail de l’architecte Rudy Ricciotti, Grand Prix national de l’architecture en 2006, dont l’ambition est de replacer l’effort créatif au centre de la pratique architecturale.

Communiqué de presse
Rudy Ricciotti
Pavillonoir

Architecte et ingénieur, Grand Prix national de l’architecture en 2006, Rudy Ricciotti est représentatif de cette génération d’architectes qui allient puissance de création et véritable culture constructive. Basé à Bandol, il s’affiche comme le militant du combat contemporain sur des terres minées par le régionalisme néo-provençal. Auteur de réalisations marquantes en France, avec notamment le centre chorégraphique national d’Aix-en-Provence, il a également su gagner une stature internationale, comme en témoignent ses oeuvres en dehors de nos frontières : passerelle pour la Paix à Séoul ou Philharmonie de Postdam.

« Les dimensions mises à disposition pour construire le CCN sont limitées, l’on pourrait dire limites. C’est finalement une chance.
Le projet devra exister au travers d’une rétentimatière, il n’aura que la peau et les os.
Dans le concert schizophrène des querelles architecturales (néomodernisme pompier, postmodernisme dégénéré, hyghtech colonialiste, mac-architecture-cathodique) il demeure une nécessité que l’on finirait par confondre avec l’utopie, celle du refondement des gestes.

Pour cela faut-il être encore d’accord sur l’idée de l’éloge de l’effort et du travail comme vertu. L’architecture en a perdu le goût.
Le travail est devenu esthétiquement incorrect et l’effort politiquement incorrect. Réfugié dans l’espace de la culpabilité et de la mauvaise conscience, tel Jean Val Jean l’architecte garde le pied sur la pièce de cent sous.

Dans ce combat du CCN la quête du supplément d’âme ne peut venir que de ce qui force à l’évidence. Toc toc, qui est là ? le corps ou l’esprit…poisson ou bureaucrate…structure ou enveloppe…minimal ou minimum…collaboration ou résistance. Au départ, la volonté de plateaux libres, réellement libres de contraintes, exigeant le report des charges sur les façades, afin d’éviter tout voile ou point porteur intérieur, appelait des planchers de grande portée. La gestion des contraintes verticales et obliques augmentées de la fameuse règle parasismique PS 92, obligea un exercice nouveau, la modélisation mathématique de la structure. On posa la question à l’ordinateur. Qu’en pense-t-il ? La réponse arriva : réalisme constructif (descente des charges), néoréalisme (tremblement de terre virtuel), rationalisme (efforts du vent), etc… Un nouveau rationalisme constructif indéterminé.

Voilà, ce projet n’a ni plus, ni moins d’ambition que de s’en tenir à un fait objectif sous la dictature des mathématiques déplaçant l’origine de l’émotion, en ce sens, il fait l’éloge de l’effort et du travail, de la peau et des os, du faible contre le fort. Plus que cela, nous ne pouvons pas. »

Rudy Riciotti

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