Dans le cadre du festival June Events 2017, Aurélie Berland présente Pavane, une pièce composée d’un solo interprété par cette dernière, Pavane miniature, et d’un quatuor, Pavane miroir.
Pavane : solo et quatuor
Aujourd’hui présentée comme une pièce à part entière, Pavane a d’abord été «esquissée» sous forme de solo, intitulé miniature. Moment de la création de Pavane, ce solo fut en effet présenté lors de l’édition 2016 de June Events. Il est désormais complété par le quatuor miroir.
Miniature et miroir constituent donc les deux parties de Pavane. Chacune de ces parties se veut un moment distinct de la transformation de l’œuvre originale dont s’inspire Pavane. Celle-ci entend écrire une nouvelle fois The Moor’s Pavane de José Limon, créée en 1949, en utilisant la notation Laban. Pièce pour deux danseurs et danseuses, The Moor’s Pavane est une suite de variations sur la tragédie de Shakespeare Othello, dont Aurélie Berland a pu visionner l’enregistrement.
Pavane : mémoire d’une oeuvre
Aurélie Berland a ainsi pris parti de reconstruire la pièce de José Limon en la transformant. Le quatuor d’origine devient solo puis le solo devient un nouveau quatuor. De la sorte, Aurélie Berland a pu étudier ce qu’elle appelle son «formalisme imprégné de passion» et se livrer à un exercice de composition. Entre le solo et le quatuor, entre Pavane miniature et Pavane miroir, la chorégraphie est orientée par une volonté d’indifférenciation progressive qu’inverse ultimement le choix d’un quatuor féminin. La pièce se présente alors comme une «étude des limites», la volonté de différencier des personnages et laisser apparaître leurs éventuels rapports conflictuels.
La pièce d’Aurélie Berland semble ainsi prendre le contre-pied de l’idée initiale de José Limon dont la chorégraphie se fonde sur la différenciation des personnages à partir d’une danse de bal indifférenciée. Mais Aurélie Berland ne rompt pas véritablement avec la pièce d’origine mais procède d’une écriture de la transformation dialoguant avec celle-ci.