L’exposition « Silent » à la galerie parisienne Marcelle Alix présente l’installation éponyme de Pauline Boudry et Renate Lorenz, une œuvre qui explore les multiples dimensions du silence, qui peut être une oppression subie ou l’expression d’une résistance.
Avec Silent, Pauline Boudry et Renate Lorenz prolongent l’œuvre de John Cage
L’installation filmique Silent de Pauline Boudry et Renate Lorenz fait appel à l’histoire de l’art pour explorer la dimension politique que peut aujourd’hui revêtir le silence. Elle commence avec l’interprétation de la composition 4´33´´ écrite en 1952 par John Cage, une partition conçue pour n’importe quel instrument, qui a pour particularité d’indiquer à la personne qui l’interprète de ne rien jouer pendant chacune de ses trois parties.
La partition de John Cage est ici interprétée par la musicienne Aérea Negrot, sur une plateforme tournante installée sur l’Oranienplatz à Berlin, un lieu qui fut occupé entre 2012 et 2014 par un camp de réfugiés protestataires. Devant la rangée de micros braqués vers elle, le silence de la chanteuse apparaît rapidement comme un acte de résistance voire de rébellion. Le silence revêt alors une évidente dimension politique.
L’installation Silent montre la dimension politique du silence
A travers l’installation Silent, Pauline Boudry et Renate Lorenz montrent que le silence, loin d’être une simple négation ou absence, peut être une force active, tout aussi efficace que la parole. Utilisé comme tel, il devient un acte violent de résistance, ce que souligne la référence aux œuvres de John Cage : nourrie par l’histoire de l’art, l’installation prolonge la portée contestataire et politique de la musique minimaliste qui s’inscrivait dans une stratégie de résistance queer à l’ordre établi, essentiellement blanc, masculin et hétérosexuel.