« En tant qu’artiste, annonce Paula Valenzuela Antùnez, je questionne les manières dont l’art influence nos vies et comment il peut suggérer d’autres façons de voir la réalité, non seulement dans une vision poétique et spirituelle, mais aussi comme une proposition réflexive et critique face au monde. » L’art, pour elle, devient plus qu’un reflet : c’est le miroir lui-même, un medium de compréhension et d’exploration de la réalité.
Vers de nouveaux paysages
Si Paula Valenzuela Antùnez s’intéresse autant aux paysages, c’est dans leurs rapports à la nature humaine. Ce ne sont pas des décors neutres d’une pièce dont les hommes seraient acteurs : ils guident, et jouent un rôle aussi.
Le paysage nous est absolument extérieur, mais on n’en fait l’expérience que de l’intérieur. La peinture devient alors un vecteur pour explorer et transformer la profondeur du paysage, tel qu’il se révèle.
La découverte de l’Amérique et la conquête spatiale nous laissent un besoin d’explorer, voire de créer, d’autres mondes. Peut-être que l’homme, comme le paysage, ou l’horizon, fuit à mesure qu’il avance, et ne cherche que la recherche elle-même ?
Une peinture tectonique
Des couleurs organiques, roses, noirs, rouges, très plans, mêlés sans motifs, et pourrait-on croire sans autre intentionnalité que celle de ces masses de peinture juxtaposées, semblent se mouvoir dans un très lent flottement, qui n’est pas sans rappeler celui de la sédimentation.
Juan Pinedo le résume aini : « Son travail se concentre sur la peinture, comme protagoniste et artisan d’un imaginaire qui frôle l’abstraction de façon permanente. De cette façon, Paula Valenzuela Antúnez crée une peinture dans laquelle les textures et la palette de couleurs vives et tourbillonnantes font des vagues et des formes amorphes ».
Et notre esprit, en les suivant, devient un peu paysage lui-même.