L’exposition « Sculptures de voyage » présentée par le FRAC-Artothèque Limousin Nouvelle-Aquitaine à la salle de la mairie de Saint-Fréjoux, offre un dialogue entre les sculptures de Chloé Piot et les photographies et sculptures de Patxi Bergé, deux artistes dont l’œuvre est marquée par la mobilité.
« Sculptures de voyage » de Patxi Bergé et Chloé Piot
Les œuvres de Patxi Bergé et de Chloé Piot sont réunies autour de l’idée de sculptures et de photographies de voyage : les pratiques de ces deux jeunes artistes ont en effet en commun les notions centrales du déplacement, de la curiosité et des rencontres. Chez Chloé Piot, la réalisation d’une sculpture est un départ pour l’aventure : chaque nouveau projet est conçu comme une exploration au but indéterminé qui permet à l’artiste de découvrir de nouveaux territoires.
Deux reliefs réalisés en 2009 par Chloé Piot, intitulés Sublime (Kant) et Olympe, surprennent par l’écart entre leurs titres emphatiques et la modestie de leurs matériaux et de leurs moyens de fabrication. Le premier associe carte postale, carton et ficelle tandis que le second mêle des œufs de caille suspendus en grappe par des ficelles avec une autre carte postale défraîchie.
Les œuvres de Patxi Bergé et Chloé Piot naissent des hasards du voyage
Ces étranges assemblages de matériaux et d’objets datés les réemploient et les articulent selon des logiques surprenantes qui sont fondées autant sur leur matérialité que sur leur dimension symbolique. Ces détournements de concepts et d’usages, ces rapprochements inattendus, véhicule un regard poétique et malicieux sur le monde.
Les voyages et la curiosité qui les suscite sont aussi au cœur de la démarche artistique de Patxi Bergé qui prélève des détails rencontrés lors de ses déplacements pour les restituer sous la forme de photographies et de sculptures. La sculpture intitulée Wieder was geschafft est constituée de morceaux de calcaire ramassés dans les environs de Dresde que Patxi Bergé a inclus dans de la résine pour former deux blocs qu’il a posés l’un sur l’autre. La transparence de la résine laisse voir les cailloux emprisonnés en elle. Entre matière minérale et synthétique évoque la recomposition de la matière, la reconstruction, à l’opposé de la taille directe qui est la méthode la plus classique de la sculpture.