Bâti au XIIe siècle, l’abbaye de Bussière est depuis 1921 la propriété de l’évêché de Dijon qui en fit un lieu de prière et d’apostolat. Symbole de l’architecture romane, elle compte parmi les fleurons de la Côte d’Or au même titre que Paray-le-Monial ou Citeaux.
Or, l’évêché qui est actuellement en déficit financier a décidé, en décembre dernier, de vendre l’abbaye au promoteur anglais Martin Cunnings. Les bâtiments classés monuments historiques et le parc de cinq hectares deviendront, dès avril, un Relais Château.
L’affaire évite certes à la célèbre abbaye de tomber en ruine. Le promoteur s’est engagé à effectuer tous les travaux de restauration, à embaucher 28 employés et à maintenir des réservations prises pour 2005. Il a cependant souligné que le domaine sera ouvert au public, mais exclusivement «en tant qu’hôtel».
Cette exclusivité déplaît aux nombreux visiteurs du parc. Thierry Soreau, président de l’Union nationale des associations de tourisme en Bourgogne, déplore, quant à lui, une perte pour le tourisme local. Alors que l’architecte Dominique Jouffroy craint que soit porté atteinte à l’intégrité architecturale du lieu.
Cette braderie de monument ne fait qu’illustrer la décision de l’Etat à vouloir transférer aux collectivités la gestion d’une partie des monuments historiques. Les candidates restent à ce jour encore trop rares.
Leila Berrached
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