Exposition ludique, interactive et colorée, le Studio Fotokino présente « Lumigraphe ». Soit une exposition-installation autour du Lumigraphe (2016) de Patrick Lindsay. Outil de médiation graphique réalisé au Signe (Centre National du Graphisme, à Chaumont-sur-Loire), le Lumigraphe oscille entre engrenage et kaléidoscope. Et tandis que l’exposition Victor Vasarely bat son plein au Centre Pompidou Paris, le Studio Fotokino de Marseille propose une plongée interactive dans la fabrique de l’art cinétique. Graphiste, designer, typographe, réalisateur… Quelle que soit la discipline, Patrick Lindsay explore le jeu. Avec le Lumigraphe, il a ainsi créé une boîte contenant divers éléments assemblables — des roues crantées, en plexiglas coloré. Pièces modulables, chacun peut composer une mécanique productrice de paysages multicolores. Synthèse soustractive, le Lumigraphe joue avec les superpositions, la rotation et les couleurs. Dans une sorte de chambre noire, sur des tables lumineuses, enfants comme adultes peuvent créer des combinaisons, également rétro-projetées sur écran.
« Lumigraphe » de Patrick Lindsay au Studio Fotokino : une exposition interactive
Jeux de stries et points engendrant des phénomènes de moirés, de décalages… L’installation Lumigraphe offre une approche sensible et intuitive d’un phénomène complexe : celui de la couleur. Invitant chacun à composer ses propres illusions d’optique, l’exposition « Lumigraphe » éveille la curiosité. Et contrairement à la synthèse additive de la photographie numérique (sur écran), le Lumigraphe rend les couleurs par synthèse soustractive — la lumière est soustraite, jusqu’au noir. Avec cet outil, la superposition du rouge et du bleu donne du violet, plus sombre. Tandis qu’en synthèse additive, les couleurs s’additionnent jusqu’au blanc. Et la superposition du bleu et du rouge génère alors du magenta, plus clair. Jeu d’exploration des longueurs d’ondes, dans le spectre visible, le Lumigraphe offre l’occasion de s’immerger par soi-même dans la mécanique des couleurs et des lumières colorées. Et cultivant des allures de spirographe, le Lumigraphe de Patrick Lindsay déborde de couleurs translucides acidulées.
Le Lumigraphe : un outil ludique combinant graphisme, couleurs et mouvements
Conçu à la demande du Signe, le Lumigraphe a pour vocation d’initier au graphisme cinétique. Avec ses assemblages de symboles, couleurs et trames. Le dispositif de Patrick Lindsay comprend ainsi douze grilles en plexiglas transparent. Chaque grille étant percée de quarante-neufs trous (sept par sept), dans lesquels peuvent être fichés des axes en métal pour fixer les rouages. Avec plusieurs centaines d’engrenages, entre puzzle et pièces d’horlogerie, le panel des combinaisons est vaste. Certaines pièces arborent ainsi des motifs, qui, lorsqu’animés, peuvent se combiner pour générer de nouvelles possibilités graphiques. Comme dans tous les engrenages, les pièces alternent rotation dans le sens des aiguilles d’une montre, et rotation en sens inverses. Jouant avec les épaisseurs, le Lumigraphe permet de créer des compositions où se superposent différentes orientations. Soit l’occasion d’observer, par exemple, ce qui advient lorsque deux roues striées superposées ne tournent pas dans le même sens.