Communiqué de presse
Fabrice Hyber
Pasteur’spirit
Avec l’exposition «Pasteur’spirit», l’Institut Pasteur s’ouvre à l’art contemporain et au grand public. Du 9 au 22 juillet 2010, l’artiste français Fabrice Hyber, connu sur la scène internationale pour ses installations mêlant nouveaux comportements, arts, sciences et entreprises, installe ses oeuvres sur le campus.
Pour Fabrice Hyber, il est «d’utilité publique» d’ouvrir l’espace de la recherche scientifique aux imaginaires artistiques, nécessaire aussi de frotter les différentes méthodes d’expérimentations, quand l’art d’aujourd’hui traverse les disciplines et croise les références.
On ne le sait plus guère aujourd’hui, Louis Pasteur (1822-1895), symbole de la modernisation de la société au XIXe siècle, fut artiste avant d’être savant. Il a peint, avant ses vingt ans, de nombreux portraits de proches et d’amis. Mais en embrassant la carrière scientifique, Pasteur a abandonné ses pastels pour leur préférer les féeries du microscope. Cette part oubliée pose justement la question des frontières perméables entre recherche scientifique et création artistique.
«Pasteur’spirit»
L’exposition va rassembler une série d’oeuvres qui vont du programme à la profusion des formes (du tableau au dessin, des sculptures monumentales à des micro-interventions dans les laboratoires). Toutes ces oeuvres suggèrent des moments de la pensée.
A l’intérieur du campus, ouvert au public à cette occasion, sont dispersés des objets qui évoquent cette pensée proliférante, la formulation des hypothèses (clonage et recyclage, décomposition et recomposition des corps, traduction d’une pensée vers une autre, d’un corps vers un autre, d’un espace vers un double).
L’idée est de mettre en forme la recherche en mouvement au sein de l’Institut Pasteur qui est lui-même un réseau ouvert d’hypothèses sur le monde. Avec cette exposition, Hyber entre ainsi de plain-pied dans la vie et dans l’activité de l’Institut, il y participe. Une forme de viralité.
Sur le campus, entre autres installations, une figure de la pensée en action, un cerveau-estomacintestin se déploira à l’échelle un, sur une hauteur de plus de sept mètres – digestion des données, à la fois physiques et mentales. Dans la serre, seront rassemblées une grande partie des représentations du corps proposés par Hyber depuis les dix dernières années.
Dans le jardin, une benne recueillera les savons usagés, ce qui à terme permettra la fabrication d’un savon d’un mètre cube, métaphore de l’obsession de l’hygiène de Pasteur (qui lavait ses savons) et référence à Traduction — le plus gros savon du monde ou autoportrait de l’artiste, 1991.
Une peinture homéopathique fera la mise au point des travaux de l’artiste sous une forme resserrée, plus dense. C’est le moment de condensation des vocabulaires autour de la figure de l’invention. Au sein même des laboratoires, des oeuvres en train de se faire, en cours d’élaboration. Work in progress.
Pour répondre à l’invitation de l’Institut Pasteur, Fabrice Hyber choisit donc le mode viral de l’infiltration en installant cette série d’oeuvres où se joue le dialogue entre son univers, les outils de laboratoire et la pensée de Pasteur. Le scientifique est un artiste qui s’ignore; l’artiste est un chercheur qui se cherche. L’esprit de Pasteur, «Pasteur’spirit» est tout entier dans cette joyeuse conversion où le monde des possibles reste toujours à inventer.
Vernissage
Jeudi 8 juillet. A partir de 19h.
Informations pratiques
L’exposition est ouverte tous les jours de 15h à 20h.
Nocturne jusqu’à 22h les 15 et 22 juillet.
Une pièce d’identité sera demandée à l’entrée.
Libre accès pour les enfants de moins de douze ans, les étudiants et les personnes en recherche d’emploi.
Les recettes de la vente des billets d’entrée (cinq euros) et du catalogue (dix euros) seront reversées au profit des recherches de l’Institut Pasteur, fondation reconnue d’utilité publique.