ART | EXPO

Pastels et Dessins du Clos Saint-Pierre

01 Juin - 30 Juin 2012
Vernissage le 31 Mai 2012

Le travail de Chuta Kimura se caractérise par un style unique, hérité de la double influence qui traverse toute sa vie: d'une part la culture japonaise, son éducation artistique et ses débuts de peintre à Tokyo et, d'autre part, sa passion pour la peinture française, qui détermina son choix de venir vivre en France et de peindre à Paris.

Chuta Kimura
Pastels et Dessins du Clos Saint-Pierre

En 2010 nous avions réalisé notre première exposition de peinture avec un choix d’Å“uvres de Chuta Kimura. Nous prolongeons aujourd’hui cette expérience en proposant durant le mois de juin un ensemble de pastels et dessins réalisés au Clos Saint-Pierre, l’atelier en pleine nature de Chuta Kimura, entre 1974 et 1986.

Chuta Kimura est né au Japon en 1917, mais quasiment toute son Å“uvre a été réalisée en France, où il vécut à partir de 1953, date de son arrivée à Marseille, après deux mois de navigation, jusqu’à son décès à Paris, en juillet 1987, à l’âge de 70 ans.

Son travail est le résultat d’une quête sans concession, d’une vie entièrement consacrée à la peinture. Chuta Kimura s’enferme dans une double enveloppe de solitude pour mieux se concentrer sur sa création: étranger à son pays qu’il a quitté (il ne reviendra qu’une fois, pour une quinzaine de jours, au Japon durant son exil volontaire de 34 ans), il n’apprend pas la langue française et emploie toute son énergie, tout son temps, à visiter les musées, dessiner, peindre. S’il a pu matériellement vivre et travailler en France, c’est grâce au soutient sans faille et au dévouement de sa femme Sachiko.

Chuta Kimura a créé un langage pictural totalement personnel. A l’époque où l’abstraction domine, il en intègre la liberté formelle, mais en réfute le principe: la peinture de Chuta Kimura est un regard sur le monde, avide des impressions crées par la lumière, la nature; et la figuration est toujours à la base de ses toiles, même si, au premier regard, elles apparaissent comme un champ quasi abstrait où des lignes calligraphiques et nerveuses s’affrontent à des plages complexes de couleurs.

Mais la présence d’éléments figuratifs, parfois seulement esquissés (arbre, maison, vélo, personnage), nous conduit toujours vers l’instant du regard, du dessin, et ainsi nous relie au monde et nous rappelle que les toiles de Kimura sont une tentative pour ramener l’art vers la représentation, même si celle-ci est éminemment spirituelle, impressionniste, fondée sur l’intuition du geste, de la couleur.

Les pastels et les dessins sont au plus proche de cette quête. Ils sont le premier jet, la première tentative de créer ce lien au monde et d’en faire naître une Å“uvre. A partir de 1967, Kimura et sa femme résident chaque année, de mai en septembre, au Clos Saint-Pierre, modeste maison dans un vaste jardin sauvage, à la Roquette-sur-Siagne (Alpes-Maritimes). C’est là qu’il capte l’énergie et la beauté de la nature qui l’entoure, dessinant sans relâche, dans une quête qui engage tout son être, pour trouver le centre des forces qui l’agitent, pour fixer sur le papier à la fois l’espace, la lumière, la mouvance du monde.
Les dessins et pastels réalisés durant ces étés forment un ensemble extraordinaire d’Å“uvres suscitées par un lieu, à la fois clos mais infini, sorte de paradis imparfait, dont on peut dire qu’il a imprimé sa marque dans le regard et la peinture de Chuta Kimura.

Malgré un isolement choisi, dans un pays dont il ne parle pas la langue, Chuta Kimura a été assez vite découvert et exposé. Dès les années 50, deux galeries françaises, à Paris et à Lyon, puis une New-Yorkaise, montrent son travail.
A partir des années 60, des critiques (Jean Grenier, Pierre Cabannes, Max-Pol Fouchet) reconnaissent en lui un artiste de premier plan. A Paris, la galerie Kriegel l’expose régulièrement, ainsi que, dans son pays d’origine, deux galeries japonaises majeures (Nichido, Takarashi). Il est montré à Bruxelles, Genève, New York.
La galerie japonaise de Paris, Art Yomiuri, sera son principal représentant à partir de 1980, organisant de nombreuses expositions, dont quatre monographiques à la FIAC (1980, 1982, 1985, 1986).
A Chicago, la Phillips Collection montre en 1984 une rétrospective de son travail.
Ce sera le tour, en 1994, des Musées d’Art Moderne de Tokyo et d’Osaka de rendre hommage à Chuta Kimura avec une exposition qui retrace toute son Å“uvre.

 

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