L’exposition « Quand l’Afrique s’éclairera » à la Maison Européenne de la Photographie présente des photographies de Pascal Maitre qui révèlent un des problèmes majeurs du continent africain : le manque d’électricité et donc de lumière, source de retards multiples en matière d’éducation, d’industrialisation, de santé…
Pascal Maitre, photographe de l’Afrique
Photojournaliste expérimenté et spécialiste de l’Afrique, Pascal Maitre s’est intéressé pour son nouveau reportage à un cruel paradoxe : alors que l’Afrique possède d’inépuisables ressources comme le soleil, le vent et l’eau qui devraient lui permettre de produire de grandes quantités d’électricité, 25 % seulement des habitants d’Afrique subsaharienne obtiennent de l’électricité, de façon très irrégulière, et seulement 7 % en zones rurales.
Les photographies de Pascal Maitre témoignent de cette situation telle qu’elle est directement vécue par les populations africaines. Le cliché intitulé Révision des devoirs à la lampe à pétrole, Adido montre deux jeunes enfants de la région de Porto-Novo au Bénin devant des inscriptions mathématiques tracées sur un tableau à craie, dans une semi obscurité. Leur famille doit en effet s’éclairer, faute d’électricité, avec des lampes à pétrole dont la fumée est nocive pour la santé.
« Quand l’Afrique s’éclairera » met en lumière le manque de lumière du continent
Les photographies comme Marché nocturne éclairé avec les lampes à pétrole, carrefour de Glo-Djigbé et Accouchement à la lampe à pétrole montrent comment le manque d’électricité a un impact sur l’ensemble de la société. Les lampes à kérosène, toxiques, sont aussi la cause de nombreux accidents domestiques, la conservation des vaccins et des denrées alimentaires sont compromises, les hôpitaux ne peuvent fonctionner normalement, les enfants et étudiants ne peuvent travailler après la tombée de la nuit… La pénurie d’électricité est un frein majeur à l’éducation, au travail et à la croissance.
Les solutions pourtant existent et sont également documentées par Pascal Maitre. Ainsi la photographie intitulée Ferme éolienne d’Ashegoda dévoile la deuxième plus grande ferme éolienne d’Afrique, qui avec ses quatre-vingt-quatre éoliennes produit cent vingt mégawatts. Outre les barrages, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques offrent des solutions de transition énergétique, dont le développement reste suspendu à leur entretien sur le long terme.