Depuis quelques mois, les publicités géantes placardées sur les façades historiques de Paris inquiètent. En effet, il suffit de se promener sur les rives de la Seine pour voir que la pollution commerciale n’épargne plus les monuments, le Louvre, le musée d’Orsay et la Conciergerie en tête.
Choquante, cette stratégie est pourtant autorisée par les nouvelles dispositions du Code du patrimoine. Dans le cadre de travaux sur des monuments classés, l’installation de bâches publicitaires est en effet permise pour les marques qui financent ces travaux. Voté il y a seulement quatre ans, ce réglement résulte du recours croissant de l’Etat au mécénat. Il a engendré non seulement la multiplication mais aussi la monumentalisation des publicités.
Prise à parti, la Ville de Paris a décidé de repenser l’insertion des publicités sur les façades historiques. Elle souhaite en réduire la surface maximale: actuellement fixée à 50% de la surface totale de la bâche, celle-ci pourrait être limitée à 16m2. Ce vœu, qui fera l’objet d’un débat en juin prochain, reste assez timide tant on est en droit d’espérer l’interdiction totale de la publicité sur les façades de nos monuments.