Après une exposition personnelle, «Là où j’en suis», en 2000, l’Artothèque, espaces d’art contemporain, accueille une nouvelle exposition de Bernard Legay, «Partition». Cette exposition fait écho à la projection au Café des images du film que Christophe Bisson a consacré à Bernard Legay, Sfumato.
Bernard Legay est un poète qui exprime sa vision de la réalité – oppressante, difficile et symboliquement misérable – par l’exploration de la matière. Ses réactions, ses accumulations sur la toile, ce mélange de la chair, de la pierre et du végétal qui constitue le travail de l’artiste, aspire à la métamorphose jusqu’à toucher l’intime dans son entière universalité. Depuis les années 90 et sa rencontre avec une toile de Paul Klee, Bernard Legay travaille sur le procédé et le relief, dans un phénomène qui tient plus de la recomposition que de la décomposition, en mélangeant le structuré et l’informel.
«En perpétuelle expérimentation, Bernard Legay est présent à sa peinture comme il voudrait être absent au monde. La prolifération anarchique des formes, les méandres de couleur, les mouvements tumultueux, accroissent, encore une fois, son langage profond et sensible. Ici les coulures magmatiques débordent sur les toiles où les bourrelets pathologiques côtoient les bourgeonnements de la création. Dans sa quête du moindre geste, dépouillé de la volonté et de la conscience d’être au monde, son écriture explore la matière en expansion, viscérale, sidérale, tumorale et sédimentaire.» Vincent Bauné
Sfumato est un film réalisé par Christophe Bisson, sélectionné en compétition française au Festival Cinéma du Réel de 2016. Une projection a lieu dans le cadre du festival Cinéma du Réel séance Hors les murs, le lundi 21 mars 2016 à 19 heures au Café des Images.
«La vie du peintre Bernard Legay se partage entre l’atelier souterrain de sa maison et les paysages du bocage bas-normand, entre mouvement et stations méditatives. Lignes droites ou sinueuses vers l’horizon, cercles autour de ses toiles, gestes nerveux de ses mains qui cherchent et inventent…Dans un monde déshabité, l’artiste persiste jour et nuit à recueillir la matière silencieuse d’une Å“uvre secrète.»