Marlène Janin
Paris Design Week. Terrenoire
Exposée au centre du rez-de-chaussée, l’installation «Terrenoire» met en scène des objets mobiliers, évocateurs de la présence de l’industrie minière dans la région de Saint-Etienne. Inspirés d’éléments forts du paysage stéphanois, ce sont des objets dichotomiques, à la croisée du récit et de la fonction.
Récit source d’inspiration de la jeune créatrice lyonnaise Marlène Janin, diplômée en 2012 avec les félicitations du jury de l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Saint-Etienne : ainsi chevalets (éléments permettant de remonter le charbon des galeries souterraines) sont réinterprétés en étagères et bancs, crassiers en assises polymorphes et cheminées en éléments lumineux en verre soufflé et gravé.
Ce travail est mis en correspondance avec des pièces emblématiques de la collection Ligne Roset dont la genèse marie également récit fort et fonction:
— Le fauteuil Facett (2005) dont la construction est inspirée des pliages origami, idée qui est venue à Ronan & Erwan Bouroullec lors d’une visite des ateliers de couture et de tapisserie de Roset à Briord (Ain).
— Le canapé Ploum (2011), toujours des frères Bouroullec, dont le confort moelleux évoque tour à tour fraise géante ou grosse meringue, jusqu’à son nom choisi à dessein comme onomatopée du bruit du corps qui s’y laisse tomber.
— Le fauteuil Togo (1973) dont le créateur Michel Ducaroy a toujours revendiqué s’être inspiré « d’un tube de dentifrice plié aux deux bouts ».
— Le fauteuil Pumpkin (1971), dessiné à l’origine par Pierre Paulin pour les appartements de Claude et Georges Pompidou à l’Elysée et dont le nom rappelle aussi clairement que possible son inspiration végétale, le potiron.
— Le fauteuil Moël (2007), baptisé ainsi par sa créatrice Inga Sempé pour signifier son dessin organique avec assise moelleuse et dossier souple enveloppant.
— Le fauteuil Simple Bridge (1990) de Jean Nouvel, dont les lignes tendues expriment un archétype d’assise construit sur une épure géométrique.
— Le canapé Ruché (2010) dont la tapisserie sophistiquée a été mise au point par Inga Sempé sur une machine à coudre en s’inspirant précisément du ruché, type de couture froncée formant des plis décoratifs.